Du 12 au 16 avril, où vont les oiseaux qu’on libère ? à Brescia !
Du 12 au 16 avril, l’équipe de Miroir d’eau s’est réunie à Brescia pour la première présentation publique du projet dans le cadre de l’année Brescia-Bergame, Capitale italienne de la culture 2023. De cette semaine de travail, une performance est née : Où vont les oiseaux qu’on libère ?
Ensemble, 8 jeunes accompagnés par la Compagnie Lelastiko, 5 personnes âgées, et 7 artistes français, lombards et bosniens se sont engagés dans un processus de recherche et de création collaboratif.
« Nous avons présenté 4 fois la performance, pour un nombre de spectateurs entre 17 et 20 chaque fois dans le couloir étriqué et donc forcément limitant du Bunkervik, un ancien bunker anti-aérien de la ville. Donc, donc 75-80 personnes ont plongé au cœur d’un vestige de violence pour découvrir notre poésie.
C’est beau, non ?
Nous avons fait appel, en plus de notre équipe de vingt personnes à un technicien pour les lumières, un videomaker, un photographe officiel, et à un scénographe.
Deux ou trois volontaires étaient chargés à chaque performance d’accueillir et d’accompagner le public. Trois autres membres de Lelastiko se sont engagés sur le projet : Giulia Imberti, Davide Sforzini et Federica Scolari.
Nous avons répété au minimum cinq heures par jour, et parfois plus. Nous avons joué de 15h jusqu’à 22h le dimanche, et maintenant on peut voir une trace de cette performance sur le site de la Capitale italienne de la culture : ICI. C’est une fierté, un peu. » Marina Rossi – Chorégraphe et directrice de Lelastiko.
« Comment des artistes professionnels peuvent jouer à égalité avec des amateurs ?
En tant que professionnels, nous avons une connaissance de nous-même et une multitude d’expériences de spectacles, qui nous permettent d’être efficaces pour donner le meilleur de nous-même en peu de temps. En bref, nous savons « travailler ».
Cependant, ce que les amateurs ont d’absolument égal aux professionnels, ce sont la sensibilité et le désir de l’exprimer. Je voudrais donner un exemple qui m’a particulièrement touchée lors de notre performance au Bunkervic.
J’ai remplacé une danseuse de 75 ans, absente lors d’une répétition. J’étais en duo avec Anna, personne également âgée. Mes gestes étaient simples, mais précis, car exécutés avec une conscience aiguë. Nous traversions le couloir bras dessus, bras dessous, elle faisait des petits pas courageux, regardant loin devant, c’est à dire vers l’avenir ; je regardais son visage et faisais le geste de recueillir parfois ses larmes, que je dispersais, d’un mouvement ample de bras sur le côté, vers les bancs des spectateurs. Anna émue, avait de réelles larmes. L’image que nous produisions la transportait elle-même. « Je me suis mise à penser » m’a t-elle dit. Alors que nous ne faisions « que » marcher. » Frédérique Mille – danseuse, comédienne et membre de Procédé Zèbre.