Erasmus Hidarilor // Article 2

Après une première représentation à Aiud, le projet Dictatorii débarque à Hida, dans le parc de la salle de réception de la commune.

Dans la salle de réception, des chaises en bois clair entourent des tables rectangulaires. A l’arrière, le long du mur Est, des statuettes miniatures de Blanche-Neige et les sept nains patientent pour être à l’ombre l’après-midi. Les statuettes sont un peu trop grandes pour qu’on puisse parler de Blanche-Neige et des sept nains de jardin. Plus loin, à une cinquantaine de mètre, une scène couverte nous attendait.

Pendant deux jours, les élèves du lycée technique Liviu Rebreanu de Hida et ceux du Colegiul National Titu Maiorescu d’Aiud travaillent. Ils sont encore les anges méprisants et aperçus en mai 2022 à la Station à Vichy, dans le cadre de Water is Memory. Ils sont encore des incarnations rock de Ceausescu et de Poutine. Ils sont encore l’envie de liberté et de joie d’une jeunesse qui s’affirme.

Dimanche 10 juillet, à 21h, ils vont jouer devant le public de la plus petite ville impliquée dans le projet WiM Laboratories Iuvenis II, public de la campagne transylvanienne plus habitué à voir passer des calèches dans ses rues qu’à entendre sur les versants des douces collines voisines, résonner l’écho des répétitions d’un spectacle.

Dans la salle de mariage, lorsque les musiciens Zébrés sont arrivés pour la première répétition, on y célébrait justement une union. On nous a offert des petits fours, de petits gâteaux au chocolat. Certains étaient délicieux, mais un autre avait le goût des biscuits Eugenia. Ceux-là, le moins bon donc, était le descendant des seuls biscuits qu’on pouvait trouver jusque dans les années 80 en Roumanie. Le paquet des biscuits Eugenia, annonçait alors fièrement la présence de chocolat que les habitants ne trouvaient que trop peu. Il fallait, dit-on, lécher les biscuits pour trouver une vague saveur, peut-être saupoudrée sur les côtés dans une recette depuis largement remaniée.

Avant de repartir, Procédé Zèbre rencontre, grâce à la professeure Daniela Ardelean et au soutien de la mairie de Hida, les représentants de la communauté juive de la ville, largement décimée pendant la Seconde guerre mondiale et qui a vu son lieu de culte détruit juste ensuite. L’envie de partir à la recherche des mémoires du cimetière juif et des histoires qu’il a à raconter est très forte. Rendez-vous est donné dès demain pour la suite du travail à Cluj, et plus encore en 2023 pour découvrir les jeunes transylvaniens à Vichy et pour la suite de Dicatorii en Roumanie.