Le débat des jeunesses, Saison 2 : La Paix.
Les jeunesses européennes, au-delà de leur place dans la programmation du festival Water is Memory, sont invités à réfléchir ensemble à ce qu’ils font. Le grand rendez-vous des jeunesses est, pour toutes et tous, l’occasion de réfléchir et de construire ensemble une réponse à un sujet complexe, cette année Le Théâtre permet-il la paix ?
Les élèves français, italiens et bosniens, encore à Vichy ce mardi 23 mai en fin de matinée, se sont unis dans la salle de travail de Procédé Zèbre pour trouver ensemble des réponses. Mélangeant leurs langues, mélangeant leurs idées et la diversité de leurs expériences, ils ont construit des réponses comme on construit un poème, en faisant se frotter des mots qui ne se comprennent pas.
L’amour aide à surmonter sa timidité
Comme un public sans spectacle.
Friendship needs ascolto.
Mir cini Jednstvo.
L’arte e silenzio.
Le silence est art.
« Dans mon groupe, évidemment, certains participants parlaient peu, il a été très difficile de les mobiliser. Ils étaient timides, mais notre écoute a été active et chacun a réussi à trouver sa place.
Ce qui a rassemblé notre réflexion, c’est l’idée que la paix ne s’obtient pas facilement. Elle nécessite un long travail, un engagement de tous les instants, et reste incertaine. Elle n’est pas un objectif facile. Ainsi il en va du théâtre. C’est bien pareil, au fond. » – Silvia Massara, professeure de français à l’IISS des Ambrois d’Oulx.
« Tous les participants parlaient les uns avec les autres, toutes et tous ont exprimé leur pensée. Évidemment, ce n’était pas facile pour les plus jeunes… mais tout de même. Tout le monde a pu parler ensemble.
Pour répondre à la question finale, Le Théâtre permet-il la paix ?, nous n’étions pas tous d’accord. Nous avions même des points de vue très divergeant. Toutefois, nous avons pu nous accorder en individualisant le problème. Tout dépend de celui qui exprime un message. De celui qui fait théâtre et de son envie de paix. » – AnnaLisa, professeure de biologie à l’IISS des Ambrois d’Oulx.
Un moment très fort de ce débat restera la prise de parole d’Ilma, du groupe bosnien de Zavidovici, et qui explique que la paix n’a pas le même sens pour tous. Sur le mur Sud du Centre culturel de sa ville, on a gardé un impact d’obus de tank. Le théâtre ne l’a pas arrêté, mais le théâtre s’est arrêté de fonctionner quand les tanks sont arrivés.
Est-ce que le théâtre ne peut rien ? Ou est-il une nécessité à la paix ? Comme un passage obligé qu’il nous faut considérer ? Et si l’urgence était de jouer, partout et tout le temps, et surtout pour celles et ceux qui se battent à nos frontières ?
Les jeunes européens vous posent la question. A vous d’y répondre.