Les livres bruleront-ils ? // Troisième atelier d’expérimentation pédagogique.

Du 27 février au 3 mars, l’équipe de Miroir d’eau – Water Mirror travaille avec des jeunes collège St Joseph de Cusset et leurs professeurs pour mettre en place une performance à Vichy.

Au premier jour, les trois équipes se réunissent pour consolider les acquis d’expérience de tout le travail achevé jusque-là. L’après-midi, tous se découvrent avec des exercices d’échauffement, de mise en commun, d’échange, de confiance.

On rit, on se demande si 45 personnes peuvent passer dans le rond central d’un terrain de basket, alors on essaie. C’est large. On pourrait être plus nombreux. On supporte la densité. Ce n’est pas si dur.

Toute cette semaine et le travail à venir en Bourbonnais est tourné vers le symbole des livres brûlés. Qui sont les auteurs interdits ? Où et quand ? Qu’évoque un livre qui brûle aux jeunesses européennes ? Est-ce qu’on a le souvenir des tas de livres brulés sous les chants de haine, quand on a treize ans ?

On parle, on se question et on cherche.

Premiers enseignements : Lewis Caroll et son Alice ont été interdits. Les Fleurs du mal de Baudelaire aussi. Sherlock Holmes, Le Seigneur des anneaux, Harry Potter, Anna Politkovskaïa. Stefan Zweig aussi, évidemment.

« J’ai dû être le témoin impuissant et sans défense de l’inimaginable régression de l’humanité à un état de barbarie qu’on croyait oublié depuis longtemps. Aujourd’hui encore, nous sommes de nouveau à un tournant, une conclusion et un nouveau début. Mais si ce témoignage permet de sauver des décombres ne fût-ce qu’une parcelle de vérité, et de la transmettre ainsi à la génération qui nous suit, nous n’aurons pas œuvré en pure perte. »  Stefan Zweig – Le Monde d’hier, souvenirs d’un Européen.

Ils nous rassemblent. Sans doute, ils nous ressemblent aussi. Un peu.