Siamo Pronti ! Andiamo à Izieu !

La semaine de travail se termine et, finalement, nous ne sommes pas 10 sur scène, représentants de tous les groupes impliqués dans le projet « WiM Laboratories Iuvenis II ». Nous sommes plus de trente !

Parce que les jeunes impliqués dégageaient leur amitié nouvelle et leur volonté d’être ensemble, alors les étudiants des classes de 1e classique du lycée d’Oulx et les membres du groupe de théâtre du même lycée ont voulu en être. Il n’était pas envisageable qu’ils n’en aient pas été. Ils nous l’ont dit. Ils sont plus de trente sur scène.

L’auditorium du lycée des Ambrois est à peine assez grande pour qu’ils soient tous réunis, tous rassemblés. Ils l’occupent complètement au moment des saluts, qu’ils prennent par ailleurs une grande joie à travailler tous ensemble.

Cette semaine aura été l’occasion pour les jeunes européens rassemblés à Oulx d’assister à des cours d’italien, à des cours de langue et de comparer les systèmes scolaires. En tout, près d’une trentaine d’heure de cours ont bénéficié de cette présence internationale.

 

 La place qui est donnée aux participants
pour ne pas travailler doit être pensée.
Sans le vouloir, ils construisent et structurent ce que leur groupe dégagera sur scène.

 

Les jeunes impliqués et les correspondants qui les ont reçus ont partagé des goûters, des dîners, et nous raconte leur joie d’avoir été ensemble une jeunesse continentale qui se reconnait. Notre sentiment que l’informel est absolument nécessaire dans la réussite de nos projets, où se rencontrent des dimensions artistiques, pédagogiques et éducatives. La place qui est donnée aux participants pour ne pas travailler doit être pensée. Sans le vouloir, ils construisent et structurent ce que leur groupe dégagera sur scène. Tous s’échangent des mots qui leur sont propres et sur scène, observant un lointain possible de paix et de tranquillité, chacun s’exprime dans toutes les langues d’Europe. On parle allemand, italien bien sûr, français, roumain, bosnien, et on entend se glisser là des mots du parler piémontais, de l’ukrainien, du russe peut-être, une Europe de singularités linguistiques, une Europe du commun possible.

En marge de cette informalité, dans la bibliothèque d’un hôtel d’Oulx, on trouve Toinou, le cri d’un enfant auvergnat d’Antoine Sylvère. Nous y voyons un signe du destin. Les jeunesses rassemblées sont là pour que l’enfance de Toinou ne se reproduise pas, l’abandon des enfants, la misère et la violence instituées comme quotidien.

Vendredi 27 octobre, entre 8h30 et 10h30, les jeunes européens impliqués ont présenté à deux reprises une performance inédite d’une quinzaine de minutes, préparatoire à celle qui sera portée à Izieu en avril 2024. Les élèves et encadrants du parcours professionnel d’Audiovisuel du lycée ont assuré une captation de celle-ci.

Chacune et chacun ont pris des notes de tous les exercices que nous avons faits ensemble. Ils devront les transmettre aux autres jeunes de tous les groupes impliqués dans le travail et qui viendront avec nous.

Nous avons pris le temps d’évoquer ce qu’est la Maison d’Izieu, pourquoi nous nous y rassemblons. Pourquoi nous y ferons du théâtre. Nous comprenons la violence et parce que nous en parlons, parce que nous prenons le temps de parler d’Elie, de Max, de Sarah, de Paulette, des dessins, des bandes dessinées et du petit théâtre sur le perron de la maison, le silence et l’aplomb s’installe. Nous expliquons aux jeunes qu’ils doivent trouver leurs mots, leur cri, pour dire ce qu’ils ressentent. Un premier dit « Bien déjà, grâce à eux, nous sommes là ». Une autre répond « Eux, et toutes les autres victimes. »

Peut-on transcender l’horreur par le théâtre ? Les jeunesses européennes nous le diront. Rendez-vous à Izieu du 4 au 7 avril 2024.


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