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La préparation continue – Le Livradois-Forez en mouvement !

Le travail de préparation fait bouger le Livradois-Forez. Les aînés se réunissent dans le cadre d’ateliers avec le Clic Livradois-Forez, des enfants de l’aide au devoir des Fédérations de Parents d’élèves écrivent sur ce qu’ils imaginent de l’exil. Des collégiens s’entraînent à lire des poèmes, et tous se mettent en mouvement et échangent sur la mémoire de leur territoire.

Au travers de notre large campagne d’action culturelle, nous réussissons à mobiliser de nombreux habitants pour préparer notre venue.

La Gazette de Thiers-Ambert relaie ce jour notre campagne d’entretiens personnalisés sur le terrain. Merci à Laurence Tournebize, la journaliste, et à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour permettre la réussite de notre projet.

J’ai l’excitation de partir en voyage sur une île. C’est fort de faire sa valise pour partir en migration. Un ancien ami à ma maman a dû partir en exil. Je suis triste car les migrants doivent se cacher.

Il y a des voyages heureux, et d’autres courageux.

–         Tristan, 7 ans, et sa maman Flore.

Les Bus des Mémoires, attendu en Livradois-Forez !

Mardi 14 mars, l’atelier d’écriture de l’association Semer en Territoire a commencé à préparer la venue de notre équipe autour d’Ambert, du 27 au 31 mars. Déjà on y écrit sur les grèves de chapeletières, sur le Maquis d’Arlanc, sur les manifestations et les chorales féministes.
On y écrit des poèmes, des monologues. Peut-être seront-ils utilisés dans la création de Procédé Zèbre, le 1e décembre prochain.

Un printemps éclata,

Avec une fleur à sa botte.

Polisseuses, émouleuses, chapelières,

Se rassemblent et s’assoient sur les murets.

 

Des thiernois les entourent, ils les regardent.

Ils avaient toujours des propos très réactionnaires avec les femmes.

Et ça dure. Depuis des semaines. Des mois.

Une injustice dans les circonstances présentes.

 

Elles leur posent des questions

« Covi qu’ou sé ? »

Et voici que le miracle se produit

« Sem po ».

 

Un encouragement à la révolte.

Elles en firent des lames de Venise.

 

Mercredi 15 mars, Les Bus des Mémoires sont dans les pages ambertoises de la Montagne ! On y relate les nombreux entretiens qui sont déjà en cours sur le territoire, les multiples partenariats et le soutien du Centre Culturel Le Bief, du Clic Livradois-Forez, de la FCPE, du Collège et du lycée d’Ambert, etc…
L’article au complet et à retrouver sur le site de la Montagne : https://www.lamontagne.fr/ambert-63600/.
La résidence de Procédé Zèbre s’étendra avec de nombreux ateliers lancés dès le lundi 20 mars et avec une présence renforcée à partir du 27 mars prochain.

Mindchangers // Deux jours à Turin ou l’internationalisation des Bus des Mémoires

 Du 4 au 6 octobre, Procédé Zèbre était à Turin pour participer à L’International Youth event du programme Mindchangers, dont Les Bus des Mémoires ont été un des projets lauréats en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Les rencontres y ont été nombreuses et joyeuses.

Nous avons eu la possibilité de présenter Les Bus des mémoires dans le cadre de différents ateliers d’échange et de pensée.

Merci beaucoup à l’ensemble des organisateurs et aux équipes de Résacoop à Lyon, à Giulia Randazzo, Marine Kolhaas et Clémence Barbier en particulier. Il nous tarde de retrouver, dans d’autres contextes, l’ensemble des jeunes et des porteurs de projets engagés dans le processus Mindchangers.

Ces deux jours ouvrent le travail de construction des Bus des Mémoires à l’international. Nous avons ainsi pu prendre un temps d’échange avec la formidable équipe d’Alma Teatro pour construire un rendez-vous à Turin le 11 novembre, une journée de réflexion sur l’engagement de tous par le théâtre dans la découverte de l’histoire et des mémoires, journée co-organisée avec Alma Teatro et l’IISS des Ambrois d’Oulx.

Ils nous ont également permis de développer de nouvelles idées de performance, Walking Memories ou encore Il retorno de la vuelta du retour of Back. 
 

Ils ont été l’occasion de réfléchir poétiquement à ce que nous souhaitions faire d’une cité idéale, et à sa capacité d’intégration de tous.

J’arrive sous le ciel du crépuscule

Devant les murs propres d’une école du soir.

On y voit des adultes et des jeunes

Qui sortent des cours obligatoires,

Un chêne, un hêtre tremblant

Et des magnolias.

 

Je longe au matin des marchés luxuriants

Où des hommes et des femmes, producteurs,

Maîtrisant l’ensemble du processus,

Du semis à la monnaie,

Sourient de ne pas voir leur revenu

Dépendre de la vente du jour.

Leur salaire est socialisé,

Comme l’entretien des magnolias.

 

Sous le zénith, heure de liesse et de paresse,

Quand travailler est interdit,

On entend des jeunes débattre

Avec les plus anciens

De l’entrepôt politique.

Chacun doit reformuler et dire l’essence des propos entendus

Avant de proposer une autre direction.

C’est long, c’est pour cela

Qu’il faut une heure de liesse.

On ne pourra pas prendre de décision

Sans le consensus.

On ne pourra pas couper les magnolias

Parce que les jeunes enfants les trouvent beaux.

 

Au crépuscule suivant, on enterre ou on brûle

Un corps fatigué.

La société, pas seulement celle qui le connaît,

S’est réunie.

On chante à plusieurs voix.

On lit à plusieurs voix hautes.

On danse calmement, avec une humble énergie.

On dit qu’une vie qui a créé

N’est pas inutile.

On plante sur une tombe,

Au pied encore lumineux de la pierre,

Un magnolia.

 

Quand je repars, je crois ceux qui,

Comme moi la veille,

Arrivent devant les murs propres de l’école et qui,

Comme moi la veille,

Y vont trouver une place, sur un banc.

Ils apprendront à faire vivre un collectif réussi

Et recevront à leur tour les clés,

Un livre et une poignée de graines.

–        Turin, 5 octobre 2022.