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Procédé Zèbre en Mongolie – steppes by step !

Entre le 22 Août et 11 Septembre 2023, Fabrice Dubusset, directeur artistique de Procédé Zèbre, était en mission en Mongolie avec le service coopération du Département de l’Allier représenté par Christophe de Contenson et Véronique Herupe. Il y a 23 ans que la coopération entre le Département de l’Allier et la province d’Övörkhangai est née.

Pendant trois semaines Fabrice Dubusset explore les pistes des projets d’échanges en direction de la jeunesse mongole et française.
Les rendez-vous sont nombreuses et riches : Du ministère de la Culture à l’Ambassade de France, l’Alliance Française, l’Association France-Mongolie à Oulan Bator, ainsi que des responsables culturels de Karakorum, Khurjit, Bat-Ulzii et Arvayheer.
Ces rencontres donnent un immense élan pour développer une nouvelle proposition artistique pour 2024/2025 dédiée à la jeunesse, la francophonie et au travail de mémoire.

Notre processus de travail – que ce soit l’apprentissage du Français par le théâtre, la rencontre des professionnels du théâtre Mongols et Français, la mise en synergie de lycéens et collégiens pour que les amateurs rencontrent les professionnels autour d’un projet fédérateur – reçoit un accueil chaleureux de la part de nos interlocuteurs des différentes institutions scolaires ainsi que des théâtres professionnels de Mongolie.

 

 

Une coopération constructive des cultures pour trouver le chemin de la créativité !
L’histoire riche et profonde de la Mongolie dans cette traversée nomade du temps nous promet une nouvelle aventure humaine remplie de sens, et ouvrant les 5 sens ! En Mongolie les sens sont surdimensionnés, une réalité augmentée naturellement !

Que ce soit par le chant diphonique, le parfum du genièvre de la steppe, le goût puissant des fromages aux différents laits, le mouvement des chevaux dans une danse endiablée, la lumière captivante de l’immensité des espaces naturels … Procédé Zèbre s’est tout de suite senti pleinement en accord avec son travail de mémoire en territoire !

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Impressions impressionnantes !

Ce soir-là sous la yourte, on se met à l’abri des fureurs de la guerre, on apprécie la paix en buvant le lait fermenté !

L’esprit présent des immensités des paysages passant du désert au steppes, des montagnes rocheuses nous ouvrent les yeux pour respirer l’esprit nomade dans les yourtes.

Madame Doum est là, elle chante son œil brille comme la lune, elle est la mémoire ! Elle chante comme cette famille nomade, le chant du partage comme la nourriture qui circule inlassablement de mains en mains, solidarité des mets ! solidarité d’aimer !

Dehors les chèvres sont alignées pour la traite, bien en ligne, face à face reliées par une corde qui trace le trait de cette rencontre insolite entre elles. Elles sont tête bêche et une jeune enfant va venir les traire. Mais qu’est-ce qu’elles peuvent bien se raconter ? On les imagine chuchoter à l’oreille l’une de l’autre ou bien se faire passer un message du début à la fin de
leur ligne ? Peut-être qu’elles nous racontent plus à nous qu’à elles !!
L’imagination n’est pas en reste !

Un enfant joue à la balle comme avec une planète ! La planète du futur saura-t-elle prendre soin de cette jeunesse curieuse et en mouvement ?

Une surprise : MOYO un chanteur musicien (qui est venu à Gannat au festival des musiques du monde) joue devant les chevaux … symphonie de la nature, quelle chance d’être là à ce moment précis !

Une danseuse se glisse dans le paysage …

Une impression cinématographique de la Mongolie se dégage et les clichés tombent aussi :
La Mongolie se tourne vers le futur et les signes de cette énergie nouvelle nous encourage à continuer de coopérer encore et encore !

De 1911 à la cuisine de Jean-Maurice, les chapelets et les syndicats

Samedi 9 septembre, nous sommes dans la cuisine de Jean-Maurice et qui nous raconte l’activité syndicale d’une petite usine de campagne dans les années 90. Ça pourrait être une histoire assez commune, celle d’un représentant du personnel qui se bat pour que les autres gagnent un peu plus à la fin du mois ou aient un peu plus de droits.

Mais, en Livradois-Forez, celle-ci n’est pas tout à fait commune d’histoire. Parce que les autres en l’occurrence, ce sont toutes des femmes et qu’elles sont travailleuses à domicile, monteuses de chapelet. Avec leur pince, les mêmes pinces que celles de leurs grands-mères, dans les années 90 elles travaillaient de chez elles, perpétuant le cycle des travailleuses à domicile du territoire, du chapelet ou de la dentelle.

Elles travaillaient sans aucune conscience de groupe ni de classe, et sans les droits qu’avaient les autres travailleurs de l’entreprise qui les employaient. Elles travaillaient enfin seules et étaient rémunérées selon une grille de rémunération qui, selon Jean-Maurice, « dataient d’Erode ».

Jean-Maurice nous raconte son histoire, celle d’un délégué syndical d’une petite usine de campagne qui demande, innocemment ou presque, dans une discussion avec la direction, ce que les travailleuses à domicile représentent en termes d’équivalent temps plein. En face de lui, pas de réponse et un malaise. De là, il comprend qu’il y a un lièvre à lever, et va aller à la rencontre de ces femmes isolées. Il nous raconte la réalité de ces travailleuses infatigables et exploitées.

Il nous raconte aussi la fin d’une histoire initiée en 1911 par les grandes grèves des travailleuses du chapelet de Job et Valcivières, puis par celles d’Ambert l’année suivante que Jean Anglade relate dans La Bonne rosée. En voici les premiers mots :

[1912]

Au printemps éclata une grève implacable parmi les chapeletières de la région ambertoise. Sans discours, sans organisation, sans C.G.T., ces pauvres bergères donnèrent aux polisseuses et émouleuses – grandes pâtissières en pain bénit et mangeuses d’hosties saintes – et même à leurs hommes, camarades syndiqués, une belle leçon de combativité et de socialisme.

Rencontrez cette histoire et toutes les autres lors du Bus des Mémoires en Livradois-Forez, en attendant, nous continuons notre exploration.

                     

12 septembre 1967 – La Planche

12 septembre 1967, en fin d‘après-midi – Une voiture sombre traverse La Planche, lieu-dit aux portes d’Ambert, véritable zone industrielle est de la ville. Elle passe devant la cheminée de briques rouges de l’usine de médailles et de coupes qui a embauché deux réfugiés juifs d’Europe de l’est après la seconde guerre mondiale, et s’arrête doucement, au croisement de la route de St Etienne et de la rue qui deviendra plus tard celle des Frères Angeli. Ces frères-là, ils étaient artistes. Le premier, poète, est décédé en 1917 sur les champs de bataille du nord de la France. Le second, en 1967 il est encore en vie et continue de produire des estampes et des xylogravures. On lui doit, entre autres, la décoration de la salle du conseil de la ville de Clermont-Fd, qu’il a achevée en 1937.

Photo : 1967, vieux moulin à papier de Bas, Ambert

Au croisement de la route de Lyon et de cette rue, il y a deux chalets de bois qu’on peut encore y trouver cinquante-six ans plus tard, et donc une voiture qui vient de s’y arrêter. Un premier homme en descend et il lance joyeux : « Venez donc. Ma maman vous a préparé un dîner pour marquer votre arrivée. » Un second descend à son tour en répondant : « Allons y. » Tout de suite, on devine qu’il n’est pas d’ici. Il a un accent lourd qu’un an et demi à travailler sur les chantiers du Livradois-Forez n’ont pas encore gommé. Cet accent, il ne le perdra jamais tout à fait. Il commence à avancer vers la porte d’entrée mais se retourne et voit que les autres occupants de la voiture ne descendent pas.

Il gonfle et les muscles et la voix mais les trois enfants et la femme qui occupent l’arrière de l’habitacle ne descendent pas. On entend sortir de la maison « Jean-Pierre, qu’est-ce qui se passe ? » et immédiatement le premier homme, Jean-Pierre donc, réapparait et s’inquiète de la raison pour laquelle la femme et les enfants ne descendent pas. Puis un homme plus âgé apparaît, il ressemble à Jean-Pierre, ou plutôt Jean-Pierre lui ressemble, et il pose les mêmes questions que son fils. Il tente de rassurer : « Mais venez enfin. Vous allez voir, ma femme cuisine très bien ! Et c’est pour vous ! Vous savez nous sommes ravis de vous accueillir. Enfin… ne faites pas cette tête… »

A l’intérieur de l’habitacle, rien ne bouge. La femme ne lève toujours pas la tête. Rien ne bouge, si ce n’est le rouge qui, c’est indéniable lui monte aux joues. L’homme aux bras aussi épais que l’accent commence à s’énerver et demande ce dont on a l’air, comme ça, au milieu de la rue. La femme baisse encore la tête, l’enfonce toujours plus dans ses épaules alors que personne n’eut pu croire que c’était encore possible.

Finalement, une femme sort de la maison et, avec tendresse, regarde à l’intérieur de la voiture. Elle se retourne vers les trois hommes tendus et, le regarde sévère, leur lance : « Ça ne va pas non ? de brusquer comme ça cette petite ? Et si elle n’avait pas faim ? Et s’il y avait mieux à faire que vous écouter échanger des bêtises à table ? Vous ne pensez pas qu’elle préférerait prendre un bain ? Aaaahhhh, vous ne comprenez rien aux femmes vous ! Qu’est-ce que je vais faire de toi Jean-Pierre ? Si tu es comme ça, je vais avoir du mal à te marier… »

Sur la banquette arrière, la jeune femme pleure et enserre ses trois enfants. Elle n’a rien compris à l’échange qui vient d’avoir lieu, mais a parfaitement saisi qu’on vient de prendre sa défense et de comprendre qu’elle ne pouvait pas faire bonne figure. Depuis trois jours, elle n’a pas pu se laver, elle n’a pas bu à sa soif et à dû trouver des astuces pour nourrir ses trois enfants dans les trains qui l’ont arrachée à sa Macédoine natale pour la conduire là, à Ambert, où son mari a été appelé par une entreprise de maçonnerie, où il lui a ordonné de le rejoindre, et où elle ne voulait pas venir. Depuis trois jours, elle pleure parce qu’elle pense qu’elle ne verra plus sa famille.

En passant le dernier col, elle a vu ce qu’elle a identifié comme « de la neige bizarre ». Elle ne sait pas ce que c’est, mais elle pense que la France ce n’est pas ça. « Ambert ce n’est pas la France » pense-t-elle. « La France, c’est propre et couvert de châteaux. » Elle imagine que jamais elle ne remangera le Paprikash que sa maman prépare mieux qu’elle. Elle imagine qu’elle est arrachée et ne trouvera plus à s’établir. Pour l’instant, elle a tout ça en tête. L’aube qui se lève sur Lyon où Jean-Pierre et son mari l’ont récupérée à la gare, le col des Pradeaux dont elle ne connait pas encore le nom et sa « neige bizarre » en septembre, l’immense tristesse qu’elle a senti s’ouvrir en perdant de vue la gare de Skopje. Pour l’instant, elle n’a pas le cœur à faire semblant de sourire, et à rencontrer celle qui, elle le sent bien, vient de l’accueillir le plus élégamment possible, vient de la comprendre, et de lui montrer que les femmes d’Ambert lui feront une place.

Mardi 29 août, cette jeune femme en pleurs, qui n’est plus tout à fait aussi jeune et ne pleure plus, et sa plus jeune fille Snejana ont donné à notre équipe l’histoire de cette arrivée et des années qui ont suivi à Ambert. Elles ont peint les immeubles d’immigrés des années soixante-dix et comment une famille yougoslave a traversé depuis l’Auvergne la fracturation de leur pays.

On a recroisé les histoires de la Seconde guerre mondiale que nous avions avant entendues. On a découvert de nouveaux liens, et tiré de nouvelles histoires. Le rendez-vous pour Snejana et sa maman est donné, vendredi 1e décembre, à 20h, pour Les Bus des Mémoires en Livradois-Forez.

Une collaboration à long terme avec le lycée Liviu Rebreanu de Hida (Roumanie)

« Notre lycée se réjouit d’une collaboration à long terme avec la Compagnie Procédé Zèbre – compagnie de théâtre basée à Vichy, en France.

Notre collaboration a débuté en 2014 et depuis tous les projets, toutes les activités que nous avons planifiées et réalisées visaient l’enseignement de la langue française par le théâtre. Le théâtre offrait l’opportunité de côtoyer de jeunes lycéens avec des comédiens professionnels, des artistes (acteurs, chanteurs) et de créer des représentations théâtrales dans les endroits les plus inattendus : le sous-sol d’un musée (Cluj Art Museum – Napoca), une forteresse (Aiud Fortress ) , un château (château de Bran), un pénitencier (pénitencier d’Aiud), un stade (stade du lycée hongrois d’Aiud), une bibliothèque (bibliothèque municipale de Zalău, bibliothèque de Hida). Le thème des spectacles s’est également enrichi au fur et à mesure de la collaboration.

Toutes les expériences nous ont donné envie de poursuivre la collaboration pour élargir les projets, enrichir les expériences théâtrales et en même temps transmettre la mémoire collective.  Pour réussir, la Compagnie Procédé Zèbre représentée par le directeur artistique Fabrice Dubusset (cerveau, cœur et moteur du groupe) a imaginé et mis en pratique un projet Erasmus+, Wim Laboratories Juvenis. Ce projet a couronné les efforts et les succès de toute la période de collaboration. »

[…]

 

 

Daniela Ardelean, professeure au lycée Liviu Rebreanu de Hida, en Roumanie,
décrit dans deux articles la collaboration entre son école et Procédé Zèbre –
quelle belle chronologie d’un fil rouge !

–> CHRONOLOGIE D’UN „FIL ROUGE”

–> MÉMOIRE, HISTOIRE.

 

 

 

 

 

Deuxième réunion transnationale // Passionnants débats !

Dimanche 16 juillet, nous nous rassemblons au petit matin dans le cadre de l’Université de sciences agricoles et de médecine vétérinaire de Cluj-Napoca pour la deuxième journée de la deuxième réunion transnationale du projet WiM Laboratories Iuvenis II. Les arbres nous entourent, on reconnait les chênes et les tilleuls (voir photos). C’est un peu comme si la Bosnie et la France nous attendaient pour notre journée de travail.

Celle-ci commence par une présentation par Cristina Pocol et Mihaela Mihai de la dynamique de l’Université. Toutes et tous, nous restons stupéfaits et comprenons l’intérêt que porte l’université à notre dynamique de recherche et d’expérimentation.

Au-delà d’avoir développé un centre de réussite universitaire soutenant les étudiants des filières francophones de l’Université et un bureau de la Francophonie unique en Roumanie, les laboratoires de pédagogie publient régulièrement des articles quant aux leviers de réduction de l’anxiété relative à l’apprentissage des langues étrangères.

Déjà, dans toutes les filières, les professeurs essaient de trouver de nouvelles méthodes pédagogiques pour que les étudiants s’engagent assidûment dans l’apprentissage des langues et surtout, qu’ils prennent la parole. Une langue, avant même de s’apprendre, ça se parle. Comment peut-on ne pas dire aux élèves que dans les langues étrangères, les locuteurs font des fautes, comme eux dans la leur ? glisse une professeure de langue présente.

Mihaela Mihail nous donne les références de récentes publications sur le sujet au sein de l’université et nous glisse que les recherches sur l’Anxiété langagière sont relativement nouvelles mais qu’elles abondent maintenant dans de nombreux pays.
Ainsi, relève-t-on les propos de la chercheuse polonaise Sylwia ŁUSZCZYŃSKA :

L’apprentissage des langues est un processus extrêmement complexe qui est en outre compliqué par les différences individuelles des apprenants et par leurs différents environnements sociaux et culturels. Les résultats des recherches […] indiquent que l’anxiété est un problème important pendant les classes de français oral pour des raisons affectives, linguistiques et socioculturelles. Par conséquent, des stratégies efficaces doivent être recherchées pour aider les apprenants à réduire leur anxiété afin qu’ils puissent maîtriser la langue cible, ce qui est l’objectif final de l’enseignement et de l’apprentissage en classe. Une parfaite maîtrise, cependant, ne peut être réalisée qu’à travers la communication. Il est donc essentiel de continuer les recherches dans ce domaine et d’explorer ces questions dans des situations différentes. En comprenant mieux ces deux questions, l’enseignement et l’apprentissage du français oral ou d’autres langues étrangères seront finalement améliorés.

Source : Impact de l’anxiété sur l’apprentissage des langues, ŁUSZCZYŃSKA, Sylwia, PRACE NAUKOWE Akademii im. Jana Długosza w Częstochowie Studia Neofilologiczne 2017, z. XIII, s.129–146 : http://dlibra.bg.ajd.czest.pl:8080/Content/4360/11.pdf (Consulté le 20 juillet
2023).

Comprenant le champ de recherche dans lequel nous nous inscrivons, nous touchons à un des grands buts du projet WiM Laboratories Iuvenis II, participer du développement d’un savoir en pédagogie, basé sur l’expérience empirique théâtrale et les observations qu’on peut en tirer.

Nous écoutons alors les mots des professeurs de lycée et découvrons à Aiud, à Hida, en Autriche, en Allemagne, que des jeunes ont envie de se lancer dans l’apprentissage du français parce que la rencontre, au fil des années, avait eu lieu avec Fabrice Dubusset, avec Arnaldo Ragni, que la connaissance concrète de comédiens, de musiciens et de metteurs en scène proposant une approche exigeante constituait une proposition assez séduisante pour la langue française et pour l’engagement dans celle-ci : Tous veulent apprendre. Tous veulent découvrir car tous veulent jouer.

Sans doute nos résultats doivent-ils êtes étayés par une série d’entretiens qualitatifs menés par l’université auprès des professeurs et des étudiants, sans doute aussi sont-ils en partie biaisés par le fait que les groupes sont constitués de volontaires désireux de s’engager dans l’exercice théâtral.

Toutefois, il est clair que l’expérience sociale et vécue dont témoigne les participants : Vous avez changé ma vie, je veux continuer le Théâtre. P. d’Aiud, 18 ans., forme un déclencheur, comme une gâchette qui lance une énergie nouvelle. Celle de la curiosité, de la confiance en soi quant à sa capacité à parler en public et à dire dans quelque langue que ce soit. Cette expérience est une promesse qui bien souvent dépasse la simple envie de voyager ou d’aller découvrir une ville étrangère. Quand elle est vécue une première fois positivement, l’expérience de la pratique artistique, puissante, enivre et suscite son propre-renouvellement. Serait-ce là une énergie perpétuelle accessible ?

Par ailleurs, nos expériences nous montrent l’importance des interstices dans le processus de création du groupe. Laissant du temps au groupe pour être lui-même, nous lui donnons l’espace pour corriger ses propres défaillances. Le groupe sait, si on lui fait confiance et si on exige de lui
l’intelligence, ce qui lui manque et comment corriger ses propres égarements.

Expérience sociale et interstices, voici nos premières conclusions quant aux mots à utiliser dans la théorisation de nos résultats. Sans doute n’est-ce pas suffisant et peut-être pas adapté à tous les élèves. Les parcours universitaires et éducatifs doivent poursuivre leur mue dans chacun de leurs aspects. L’acte artistique semble être une proposition crédible pour intégrer ces formations en devenir. Ça, au moins, nous en sommes sûrs.

(Crédits Photos : Daniela Ardelean et Vesna Scepanovic.)

Les Bus des Mémoires en patois, Qui que ma co !

Vendredi 23 et lundi 26 juin, Procédé Zèbre s’est associé à l’Institut d’études occitanes du Puy-de-Dôme pour mener deux entretiens croisant les problématiques du Bus des Mémoires et celles de la conservation et du collectage linguistique.

Vitalo Iva, premier acheteur important de myrtilles sauvages
Ensemble, nous sommes partis sur les traces de Vitalo Iva, premier acheteur important de myrtilles sauvages et qui a activement participé au développement économique des tourbières, grâce aux témoignages d’Ulysse Monteilhet, 91 ans, et de son fils Didier.
Ils nous ont raconté le sentiment d’exaltation des cueilleurs de myrtilles et comment cette pratique avait vu une large diffusion grâce à la commercialisation possible. Ainsi, nombres de travailleurs du Livradois-Forez, après avoir fait leur journée de travail, arpentaient les monts et les vaux à la recherche de « l’Or noir », de cèpes qu’éventuellement ils faisaient sécher, de girolles, de lactaires délicieux, qu’on appelle les sanguins, etc… Ils nous ont raconté le courage inlassable de ce qu’Henri Pourrat appelait « Le Fier peuple travailleur d’Ambert » et, sans doute en sous-ligne, sa solitude. « Quand on revient au monde, ça fait drôle » nous disent-ils.

Noël Douarre, roi incontesté des nuits ambertois
Nous avons également rencontré Noël Douarre, roi incontesté des nuits ambertois entre 1970 et 2010, organisateur infatigable d’événements, de fêtes, de soirées, tenancier de parquets de bal, de discomobiles et de boîtes de nuit.
Celui-ci nous a raconté, passant sans peine du français au patois qu’il parle impeccablement, un ensemble d’anecdotes, chacune plus pertinente. Allant de l’enseignement du français par la violence, dans les écoles élémentaires du Livradois dans les années 40, au sentiment de peur qui habitait les adolescents ambertois quant à la guerre d’Algérie. Nous avons vu, une nouvelle fois, l’Algérie sourdre là où nous ne l’attendions pas. Enfin, il nous a raconté comment l’enfant qu’il était a été effrayé par la première auto dans laquelle il est monté, qu’il a pris le train pour la première pour faire ses classes et comment le son de la Micheline sonnait les heures pour toutes celles et ceux qui, dans la vallée, l’écoutait.

Ces témoignages forment la charpente des Bus des Mémoires et structureront la proposition artistique qui sera faîte dans quelques mois.

Rendez-vous le 1 e décembre 2023, à Ambert, et en attendant sur le site de l’Institut d’Études Occitanes.

Merci à Laurent Boithias et à tous les militants de la conservation des langues locales.

MAIS QU’EST-CE QUE C’ÉTAIT BIEN !!!]

Water is Memory – 8e édition, c’est fini.
Vous étiez nombreux  sur le Parvis Simone Veil de l’Opéra, pour découvrir Soif, performance de la compagnie Vendaval , porté par la formidable Carmela Acuyo, accompagnés par la formidable équipe du Bouillon.
Merci à tous les partenaires du festival et de Procédé Zèbre, merci aux soutiens institutionnels, Commission européenne, Ministère de la Culture, Département de l’Allier, Vichy Communauté, les Villes de Vichy et de Cusset, tous les lieux amis qui nous ont reçus, parmi lesquels le Centre culturel de Vichy, La Station, le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie, le Bayou, et le Temple Protestant, et aux associations culturelles qui ont avec nous coconstruit la programmation.
Merci à tous les artistes, professionnels et amateurs, qui se sont produits pendant le festival, et dont la liste est longue, très longue.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont accompagné des jeunes européennes dans des créations exigeantes et audacieuses en Allemagne, en Bosnie-Herzégovine, en Roumanie, en Italie et en Bourbonnais.
Merci au Stepping Out Theatre de s’engager pour que les mots des dramaturges contemporains ukrainiens soient dits.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont pris part à tout le festival (il y en a !), ou à une date, ou à deux. Merci, merci ! Bravo !
Merci enfin à l’équipe du Festival qui s’engage, qui porte avec des heures et des sourires l’idée que la Mémoire est là, sur les pavé de nos rues, qu’elle soutient le présent, et qu’il nous faut nous pencher sur elle pour comprendre notre temps et ceux qui viennent.

Water is Memory reprend le 13 mai 2024, nous avons rendez-vous 
[Crédits photos : François Baffier , Pierre Valente , Dragan Asanov, Fabrice Dubusset & Brigitte Brihat.]

FoRêTs NoIrEs – Cie Ligne de Flottaison avec Procédé Zèbre

Quelqu’un marche dans sa tête, elle tape les mots sur sa machine à écrire et puis la forêt prends corps… 
Une histoire nous est racontée :
celle des amours impossibles, des histoires à l’intérieur de l’histoire, vie en miroir.
Les bruits de la forêt réveillent les sens de notre imaginaire, l’ombre de nos ombres pour ceux qui la traverse..
Et le diable sans doute à la croisée des chemins.
La pensée s’égare mais l’animal ne pleure pas. 
La machine à écrire s’emballe et poursuit notre pensée qui galope comme le cavalier noir… Come on a long with the black rider
Une co-réalisation Procédé Zèbre et Cie Ligne de Flottaison – merci à L’hôpital Sainte Marie de prendre soin de la culture santé. 
Avec l’aide du ministère de la culture Drac Auvergne Rhône Alpes.
Mise en forêt : Fabrice Dubusset
Régie Générale : Pierre Valente 
Régie Lumière : Florent Klein 
Musique : Cyril Meysson
Chant : Aurélie Raidron 
Fabrication des Masques : Lou Rat Fischer
Chorégraphe : Isabelle Paez
Chargé de Production : Etienne Russias 
Avec sur scène : Claire Valadou, Stéphane Louise Julie,  John Pougetout, Maria Jued , Anne Picuira, Chloé Habouzit, Clara Bergé, Joé Herter, Claude Coutereau, Charlotte Boudon, Manon Faure et David Albatros.
 

Composée de soignants et de soignés, « La Ligne  de flottaison » se réunit une fois par mois pour un travail décriture, de théâtre, de danse … Elle travaille dans une dynamique d’ouverture permanente et ambitionne de créer des spectacles avec une exigence professionnelle, dans lesquels la différence entre soignant, soigné et artistes professionnels, membres de Procédé Zèbre impliqués dans les créations, disparait. 

Vendredi 16 Juin à 17H30 ou Samedi 17 Juin à 20H
dans le cadre du festival  » Printemps Culturel de l’hôpital Sainte Marie ».
Tout le programme du festival ici:
Renseignements et réservations : 06 40 72 12 61

Les Jeunesses en Scène, WiM 2023.

Lundi 22 mai, les deux salles du Centre culturel de Vichy ont résonné des mots des six performances présentées dans le cadre de la deuxième participation apprenante de jeunes européens au festival Water is Memory.

Le groupe de l’Agence pour la Démocratie locale de Zavidovici a été particulièrement remarqué par la mise en scène qu’il a offert, signée par Nusmir Muharemovic, et le chant d’Adna Marušić devant une danse traditionnelle, arrachant des larmes à torrent à toute l’assemblée. Les jeunes de l’IISS des Ambrois d’Oulx ont offert un spectacle absurde et drôle sur le thème des voyages en train, alors que les étudiants roumains de l’Université de Cluj-Napoca ont choisi de reprendre un texte de théâtre contemporain dans une mise en scène adaptée pour l’occasion.

Un public nombreux a ainsi voyagé de la Roumanie de Ceausescu à la guerre civile en Bosnie-Herzégovine en passant par les voyages piémontais, les fruits d’exil offerts par la troupe d’Almateatro et la beauté, dite sur scène par un groupe de jeunes allemands, ukrainiens, turcs et français.

La soirée s’est finie devant les portes du Centre culturel. Toutes et tous dansaient et chantaient, riaient énormément, ivres de leur réussite et d’avoir montré devant une foule riche qu’ils sont capables de théâtre, qu’ils sont théâtre.

 

Lycée technologique Liviu Rebreanu, Hida, Sălaj, România

Wastawaç

 

Distribution : Carla – Maria Gog, Raluca – Iulia Morar, Roxana – Maria Mureșan, Anamaria – Larisa Pop, Giulia – Sara Prodan, Daiana – Miruna Damșa

Mise en scène : Arnaldo Ragni, avec la complexité de Fabrice Dubusset.

Encadrement : Călin – Andrei Mateiu (Proviseur), Ioana – Daniela Ardelean

La région de Salaj et Hida étaient des centres juifs très importants avant la Seconde guerre mondiale. Sur scène, les élèves portent les noms de personnes ayant vécu, mais n’ayant pas survécu aux rafles ordonnées par le gouvernement hongrois, allié des nazis.

Agence pour la Démocratie locale, Zavidovici, Bosnie-Herzégovine.

Ko je kriv?

 

 

Distribution : Faris Starčević, Adna Ajanović, Adna Marušić, Ilma Mahmutović, Ajdin Mujkić, Nadina Šehić, Hana Marušić.

Mise en scène : Nusmir Muharemović.

Encadrement : Sladjan Ilic, Dino Sinanovic.

Notre spectacle est basé sur des thèmes qui représentent la tradition, la culture, le passé et la migration de la Bosnie-Herzégovine. La première partie montre l’enfance innocente et joyeuse des enfants bosniens. Tout à coup, de terribles événements conduisent à la dissolution de notre État. La seconde partie exprime les émotions liées à la perte d’êtres chers et le sentiment de solitude.

Notre coéquipière, Adna Marušić, a écrit un monologue sur la situation d’une fille bosnienne fière. Nous nous sommes levées, fières et sûres de ce que nous voulions. Au moment où personne ne s’y attendait, nous sommes sorties de nos tombes. Plus fortes que jamais, nous étions prêtes à nous battre pour notre justice. Nous avons fait preuve de défi en chantant une chanson intitulée « Qu’il n’y ait pas de guerre » (« Samo rata da ne bude »).

Pendant qu’elle chante une sevdalinka (chanson) traditionnelle, « Anadolka », on peut voir la danse folklorique traditionnelle « Kolo » derrière elle. La dernière partie résume les difficultés de notre pays qui provoquent des migrations de Bosnie pour une vie meilleure.

Après avoir vécu dans des pays étrangers, ils ont réalisé que la patrie n’existe pas. Hana Marušić a exprimé ce sentiment dans son propre monologue. »

 

Almateatro, Turin, Italie

R-ESISTENZA Spettacolo teatrale

Distribution : Ayoub Moussaid, Caterina Illario, Mariapia Basile, Hasti Naddafi, Luca Fancello, Berivan Görmez, Giovanni Gobetti, Vesna Scepanovic.

Mise en scène par le groupe lui-même.

Encadrement : Vesna Scepanovic et la troupe professionnelle d’Almateatro.

Aucune ville n’est née comme un arbre, toutes ont été fondées un jour par quelqu’un venu de loin. Peut-être un roi. Un roi mendiant chassé de sa patrie et qui ne veut d’aucune autre patrie… et quand j’entrais dans la ville, je savais déjà, aussi compatissants que fussent ses habitants, aussi bienveillant que fût le sourire de son roi, je savais bien qu’ils ne nous donneraient pas la clé de notre maison.

Jamais personne ne s’est approché de nous en disant « voici les clés de votre maison… Vous n’avez qu’à entrer ». Il y a eu des gens qui nous ont ouvert la porte et nous ont fait asseoir à leur table, nous offrant une bonne réception, et même plus encore. Mais nous étions malgré tout des invités, des personnes invitées. Nulle part nous n’avons été accueillis pour ce que nous étions vraiment…

des mendiants, des naufragés jetés sur la plage par la tempête, tels une épave qui est aussi un trésor. Personne ne voulait savoir ce que nous venions demander. Ils supposaient en effet que nous venions demander, puisqu’ils nous donnaient tant de choses, nous comblaient de dons, nous couvraient de leur générosité presque pour ne pas nous voir.

Mais ce n’était pas cela que nous demandions, nous demandions qu’on nous laisse donner. Car nous apportions avec nous quelque chose que personne ne possédait, ni là, ni ailleurs, où que ce soit. Quelque chose que les habitants d’aucune ville, « les établis », ne possèdent pas… quelque chose qui appartient uniquement à ceux qui ont été arrachés à la racine, …

L’errant… Celui qui se retrouve un jour sans rien sous le ciel et sans terre, celui qui a éprouvé le poids du ciel, sans la terre qui le soutienne.

« La tombe d’Antigone » – Maria Zambrano

 

Université des sciences agronomiques et vétérinaires, Cluj-Napoca, Roumanie.

Complexul România – Le Complexe Roumanie

Distribution : Alexandra Maria Criste – la mère ; Maria Lehovida – Mircică, Georgică ; Raul Gabriel Grigore Indrea – le père ; Denisa Gomboș – Georgică, Mircică ; Bianca Obreja- la grand-mère ; Maria Cibanu- la mère ; Adela Maria Neag – la mère de Georgică,  la mère de Mircică ; Raul Stan- l’agent de la Securité, Georgică ; George Marius Ciolpan – le père, l’agent de la Securité.

Mise en scène : Fabrice Dubusset – Texte de Mihaela Michailov

Encadrement : Mihaela Mihai (Professeure d’université). (Nos pensées vont à Cristina Pocol).

Les étudiants de Cluj présentent une pièce de théâtre contemporaine, axée sur la période communiste du dictateur Ceausescu, vue à travers le regard d’une enfant : Georgică. L’autrice a ressenti la nécessité d’un texte sur son parcours, sa famille, le regard des autres… Sans complexe elle aborde la Securitate, la révolution nationale et aussi le devenir économique du pays où de nombreux roumains ont été dans l’obligation de trouver du travail à l’étranger…

 

Istituto Istruzione Superiore Statale Des Ambrois, Oulx, Italie.

Où que je sois

 

Distribution : Alessandro Calvi, Grazia Garrisi, Ingrid Bordianu, Ioana Branzei, Isabell Alexa, Maëlys le Roy, Mariachiara Laudisi, Martina Peluso, Matteo Maggio, Miriam Fusco, Murielle Akpagnonite, Rebecca Alexa.

Encadrement : Silvia Massara, Annalisa Marchioni

Mise en scène par le groupe lui-même, avec la complicité de Fabrice Dubusset.

Voyager nous fait partager avec les autres ce que nous sommes et nous demande donc de nous interroger, d’etre vrais, justement nous et pas d’autres. Une gare est un lieu où on décide d’aller parce que c’est de là qu’il faut partir, un lieu où acheter un journal pour se sentir partie du monde, où des rencontres et des possibilités prennent vie, un lieu où regarder le panneau des horaires pour rêver… Une gare est un lieu de passage où chaque passage se fait mémoire.

 

Hohenzollern-Gymnasium, Sigmaringen, Allemagne

Un monde nouveau

Distribution : Irem Sahin, Elif Ayhan, Nele Zimmermann, Selissa Vidmar, Aylin Fölker, Ruslan Shanovskyi, Vlad Verbovskyi, Vova Verbovskyi, David Richter, Begüm Erdem, Xenia Müller, Presiyana Zlateva, Cristina Tamas, Eftelya Kaymakci, Gabrielle Micaud, Hildelisse St-Gérand, Pierrick Boissonnet.

Encadrement : Annemarie Kastelsky, Stefanie Bisinger

Mise en scène par le groupe lui-même, avec la complicité de Fabrice Dubusset.

La beauté de la vie est inchangée, peu importe où, qui, avec qui ou pourquoi nous sommes. Que l’amour que nous pouvons tirer de cette beauté soit perçu et répandu, c’est l’œuvre de chacun d’entre nous.

Le débat des jeunesses, Saison 2 : La Paix.

Les jeunesses européennes, au-delà de leur place dans la programmation du festival Water is Memory, sont invités à réfléchir ensemble à ce qu’ils font. Le grand rendez-vous des jeunesses est, pour toutes et tous, l’occasion de réfléchir et de construire ensemble une réponse à un sujet complexe, cette année Le Théâtre permet-il la paix ?

Les élèves français, italiens et bosniens, encore à Vichy ce mardi 23 mai en fin de matinée, se sont unis dans la salle de travail de Procédé Zèbre pour trouver ensemble des réponses. Mélangeant leurs langues, mélangeant leurs idées et la diversité de leurs expériences, ils ont construit des réponses comme on construit un poème, en faisant se frotter des mots qui ne se comprennent pas.

L’amour aide à surmonter sa timidité

Comme un public sans spectacle.

 

Friendship needs ascolto.

Mir cini Jednstvo.

 

L’arte e silenzio.

Le silence est art.

 

 

 

« Dans mon groupe, évidemment, certains participants parlaient peu, il a été très difficile de les mobiliser. Ils étaient timides, mais notre écoute a été active et chacun a réussi à trouver sa place.

Ce qui a rassemblé notre réflexion, c’est l’idée que la paix ne s’obtient pas facilement. Elle nécessite un long travail, un engagement de tous les instants, et reste incertaine. Elle n’est pas un objectif facile. Ainsi il en va du théâtre. C’est bien pareil, au fond. » – Silvia Massara, professeure de français à l’IISS des Ambrois d’Oulx.

 

« Tous les participants parlaient les uns avec les autres, toutes et tous ont exprimé leur pensée. Évidemment, ce n’était pas facile pour les plus jeunes… mais tout de même. Tout le monde a pu parler ensemble.

Pour répondre à la question finale, Le Théâtre permet-il la paix ?, nous n’étions pas tous d’accord. Nous avions même des points de vue très divergeant. Toutefois, nous avons pu nous accorder en individualisant le problème. Tout dépend de celui qui exprime un message. De celui qui fait théâtre et de son envie de paix. » – AnnaLisa, professeure de biologie à l’IISS des Ambrois d’Oulx.

Un moment très fort de ce débat restera la prise de parole d’Ilma, du groupe bosnien de Zavidovici, et qui explique que la paix n’a pas le même sens pour tous. Sur le mur Sud du Centre culturel de sa ville, on a gardé un impact d’obus de tank. Le théâtre ne l’a pas arrêté, mais le théâtre s’est arrêté de fonctionner quand les tanks sont arrivés.

Est-ce que le théâtre ne peut rien ? Ou est-il une nécessité à la paix ? Comme un passage obligé qu’il nous faut considérer ? Et si l’urgence était de jouer, partout et tout le temps, et surtout pour celles et ceux qui se battent à nos frontières ?

Les jeunes européens vous posent la question. A vous d’y répondre.