Category Archives: Europe Créative

🚎 TOUR EUROPE // Retour en FRANCE : « Ce n’est qu’au revoir »

Oulx quitté, on est dans le tunnel du Fréjus, long de presque 13 kilomètres, qui relie l’Italie et la France.

Sur la route, on continue avec la Radio Bus créée par Mehdi Almi.

Plus le Mayet-de-Montagne et Vichy s’approchent, plus les chansons sont en tonalité mineur.

On prend la parole pour se remercier.

Pour notre conducteur Lionel, c’était le trajet plus long jamais entrepris. Sans parler de nous ! Traverser ensemble, au jour le jour, les routes. Faire et défaire les valises. S’entraider. Se libérer. Être soi-même.

Le lendemain, on se retrouve dans le lac, on fait un pique-nique. On se souvient du bout de chemin (un bout de 18 jours !) fait ensemble.

Le soleil se couche, et on se dit au revoir.

Mais ce n’est qu’au revoir, n’est-ce pas ?

On se reverra sur la route !

À bientôt, nos amis !

Un grand merci à tous les participants, jeunes et professeurs/accompagnateurs, aux lieux d’accueil, aux amis, et évidemment à Lionel, notre conducteur !

🎙️ Un bon souvenir 🎙️

https://www.facebook.com/reel/690179096618502

 

Photo : Valeria

🚎 TOUR EUROPE // ITALIE : Éviter le mot « dernier »…

« Il n’est frontière qu’on n’outrepasse », selon le poète martiniquais Édouard Glissant ! On traverse donc les frontières de Prijedor, Bosnie, pour arriver en Italie… en écoutant un podcast préparé par les partenaires du projet en Italie : I.I.S Les Ambrois (Oulx), la compagnie de danse Lelastiko (Brescia), Alma Teatro (Turin).

1. arrêt : Brescia

Les virages de la route étroite sont surmontés par notre cher conducteur Lionel. Le 24 juillet nous sommes donc à Brescia, dans la maison située dans la Monte Maddalena, près de deltaplanes. Nous sommes chaleureusement accueillies par Roberta et Stephano. Ce sont les conversations à travers la cuisine, la danse, le chant qui ont lieu pendant le dîner.
Le lendemain, la visite guidée à Brescia, ville portant la trace de toutes les époques : l’Antiquité, Risorgimento du 19 siècle, l’attentat de 1974 organisé par les forces néofascistes, jusqu’à nos jours : un grand rhinocéros suspendu symbolise l’incertitude soufflée par la pandémie.
Dans l’après-midi, on participe à l’atelier tenu par Andréa, fondateur de la marque de vêtements “Figli delle stelle” à la Casa del quartiere.
Vers le soir, on suit la performance “Où vont les oiseaux ?” de Lelastiko. C’est par le biais de la danse et du chant bouleversants que l’on nous dresse un portrait des oiseaux.

2. arrêt : Turin

Le 26 juillet, on quitte Brescia pour Turin où Vesna Scepanovic de l’Alma Teatro et les jeunes de Turin nous attendent. On est à Casa del Quartiere di San Salvario, lieu d’accueil. Notre atelier et la répétition de “La Pétale de la Mémoire” y ont lieu.

Vesna, journaliste et créatrice de la compagnie de théâtre pour les femmes Alma Teatro, nous fait une visite de la ville.
Vers soir, la performance. Ce sont les comédiens ukrainiens Nika, Youri, Anton, Ania qui nous rejoignent. Ils parviennent, en quelques heures seulement, à devenir partie intégrante du spectacle. Les paroles de toutes les langues s’envolent, suivies par les mouvements de la langue de signes.

La mémoire des morts

La memoria dei morti

La mémoire de la terre
Пам’ять землi

La mémoire avec des mots
Memoria con le parole

La mémoire dans notre sang
Пам’ять у нашiй кровi

Sous notre peau
Пiд нашою шкiрою

La mémoire à travers le temps
La memoria nel tempo

Du passé jusqu’au present
Passato fino al presente

La mémoire de mes ancêtres
Пам’ять моiх предкiв

La mémoire des autres
La memoria degli altri

Ma mémoire à l’intérieur
Моя пам’ять всерединi

Ma mémoire autour de moi
La mia memoria intorno a me

Sur les murs
На стiнах

Dans les maisons
Nelle case

Dans les paysages
У пейзажах

Dans les livres
Nei libri

Racontée par les uns, par les autres
Розповiдають однi, розповiдають iниi

Transformée
Trasformato

La mémoire vivante
Жива пам’ять.

 

3. (et dernier) arrêt : Oulx

Le 27 juillet, nous arrivons à Oulx, ville de résidence de I.I.S Les Ambrois. Notre première destination est le centre de réfugiés, situé en face de l’église.
À l’intérieur, on voit des valises, des couvertures, une cage à les oiseaux, un berceau, des peluches, des vestes et des bottes d’hiver… Aussi bien que le T-shirt avec l’inscription « La migration n’est pas un crime ». On est en phase avec cette phrase.
On est accueilli par Masaniello Pizza & Restaurant Oulx que l’on tient à remercier.
Après, on présente — pour la dernière fois ? ou, pour contourner le mot, encore une fois – « La Pétale de la Mémoire ».
La danse émouvante de Marina Rossi et Giulia Imberti de la cie Lelastiko, accompagnée par la musique de Christophe Nurit de Procédé Zèbre, retrace l’histoire des traversées par le biais du symbole qui est la veste. Cette performance avait déjà eu lieu pour le Bus des Mémoires à Oulx, en plein hiver.

Chacun a ses traversées à suivre. Il est temps pour nous aussi, de se dire au revoir. Sur le trajet de retour, Lola, élève de Cusset résume : « C’est un voyage qui se vit, mais qui ne se raconte pas ».

Photos : Valeria et Pierre

🚎 TOUR EUROPE // BOSNIE : la mémoire du présent

De Timisoara à Zavidovici, la route prend toute une journée. La nuit tombe, on arrive au crépuscule dans le camping Benagalovi Menzil.
Mais la fatigue disparaît une fois on s’aperçoit tout un groupe de personnes qui nous avaient attendu pendant nos périples.

ALD Zavidovici avec Sladjan et les jeunes de Zavidovici et Studio Teatar de Nusmir Muharemovic avec ses amis Farida Illic et Haris Abdagic et le groupe de danse traditionnel DE Udruženje žena ,,Krivaja-Iskra » (Mubera Keserović, Sejad Rabija Keserovic, Keserovic Razija) et BUNGALOVI MENZIL-KAMENICA (Zavidovici) nous accueillent chaleureusement ! Après la dance – joyeuse qui nous contamine – on oublie les soucis de routes, on ne peut pas résister, on se lance à danser ! – il y a le dîner concocté par les représentantes de l’ Udruzenje Zena ,,Krivaja – Iskra ».

 

 

Le 21 juillet, on porte nos mémoires le long de la rivière Gostovic. On est dans la chute d’eau, parce que l’on sait bien : Water is Memory. On organise aussi la performance en face du bâtiment détruit pendant la guerre des 1990 dans le but de s’efforcer de réparer, à notre échelle, par le biais de l’Art les blessures laissées par la guerre.

 

 

La guerre est toujours très présente – par les traces des armes sur les murs –  dans la ville de Sarajevo. On y arrive le 22 juillet, accompagnés par Sladjan Illic et Nusmir Muharemovic et les comédiens de Zavidovici. On part du Dom Mladih, on s’arrête près des lieux de mémoire tels comme le Musée des crimes contre l’humanité et du génocide 1992-1995 et le Monument pour les enfants tués pendant le siège de Sarajevo.

Le 23 juillet, Sladjan nous accompagne pour les montagnes du Kozara. C’est ici que le mémorial Mrakovica avec 9 000 noms se trouve.
Cet endroit commémore celles et ceux parti.e.s pendant la Seconde guerre mondiale et aussi pendant les guerres d’Yougoslavie. La performance « La Pétale de la Mémoire » y est aussi, à notre avis, pertinent. On la refait let on la filme. Ce sont Tiffany Nguyen, Pablo Dubusset sous la tutelle de Pierre Valente qui créent le film.

Avant la performance, nous nous tenons la main – dans un grand cercle – on se transmet le message – le souhait pour ce soir, pour l’avenir ? Le mouvement et la finesse, cela compte, mais nos énergies valent encore davantage !

Photos : Pierre Valente

 

🎙️ Dans le média local 🎙️

RADIO ZENIT :
https://www.zenit.ba/u-organizaciji-studio-teatra-iz-zenice-cuvari-sjecanja-u-sarajevu-zavidovicima-i-prijedoru-foto/?fbclid=IwY2xjawFKud1leHRuA2FlbQIxMQABHTh-fwr3T5FJRXC-4bZlbUBW40VTzEmbEx3y7s2Yb-XTDBpEmxTGr12DiA_aem_cOC0hvY1iCl__0Ky8z28OA

https://www.zenit.ba/u-organizaciji-studio-teatra-cuvari-sjecanja-danas-dolaze-u-sarajevo-teatarski-performans/?fbclid=IwY2xjawFKuzpleHRuA2FlbQIxMQABHbPC2BjLePcuMVgPh48e5uYErk59_F0srLdiREx-5MEnM_2lSOv8w7HBsQ_aem_IuOMzo33RR5H7fK8nL7RQQ

TV NOVA BH :
https://fb.watch/utBEXThbxV/

 

 

🚎 TOUR EUROPE // ROUMANIE : révolutiON

Du 15 au 19 juillet, Procédé Zèbre sillonne la Roumanie, pays qui s’inscrit dans la lignée des autres pays visités durant le Tour : Allemagne, Autriche…

Les liens entre Procédé Zèbre et Roumanie se tissent en 2003, quand quelques professeurs viennent de Roumanie à Vichy dans le cadre du projet de l’apprentissage du français par le théâtre.

Le 15, on arrive à Zalău, où il y a des répétitions de la performance « La Pétale de la Mémoire » («Petalele memoriei») créée par Frédérique Mille, Marie Chassot, Christophe Nurit. Le séjour dans le Lycée Mihai Viteazul est préparé par la professeure de français d’Hida, Ioana Daniela Ardelean.

Le lendemain, on part à Cluj-Napoca. On fait des répétitions dans le bâtiment biodiversité de l’USAMV (Universitatea de Stiinte Agricole si Medicina Veterinara). C’est de là que l’on débute notre marche de la Mémoire. Valise dans la main, nom écrit à la craie de celle ou celui qui nous sont (étaient) cher.e.s ; robes, vestes, pantalons des années 1930. On bourlingue, on s’arrête près des tramways, au pied du monument des Mémorandistes, près de l’Opéra Hongrois, dans la vieille ville.

Une fois les Mémoires sont semées, on retourne dans l’université afin de préparer au mieux le spectacle pour le lendemain, celui « Dictatorii », basé majoritairement sur le « drame poélitique » contemporain de Mihaela Michailov « Le complexe Roumanie » sur le régime communiste de Ceausescu, avec des allusions aux dictatures de nos jours. C’est un travail choral brassant la lumière (Pierre Valente), la musique (Christophe Nurit, Cyril Meysson, Aurélie Raidron, Fabrice Dubusset, Chassot Marie, Marius Chanet. Aurélie Raidron), la danse (Frédérique Mille) et le jeu (Arnaldo Ragni, Marie Chassot, élèves du Collège Saint-Joseph de Cusset et des trois partenaires du Procédé Zèbre en Roumanie).

Le 18 juillet, on arrive à Aiud. Depuis 2000, Aiud et Cusset sont jumelées.  Au Colegiul Național Titu Maiorescu, une visite guidée est menée par Gabriela Galea, professeure de roumain et de français. Titu Maiorescu (1840-1917), homme politique et essayiste, a fondé l’Académie roumaine et promouvait l’importance de l’enseignement en langue roumaine vis-à-vis de l’influence austro-hongroise.

La ville d’Aiud est connue pour sa citadelle. Il y a aussi une prison dont l’histoire est intrinsèquement liée à la poésie. Dépourvus de possibilité d’écrire, les prisonniers – intellectuels – transmettaient les vers oralement.

Après-midi, le spectacle « La pétale de Mémoire » mis en scène par Frédérique Mille, Christophe Nurit, Marie Chassot a lieu dans le parc municipal d’Aiud.

On dort à Alba Iulia, près du Seminarul Teologic Ortodox „Sfântul Simion Ștefan». Ce soir-là, on se balade dans le centre-ville, entourés par les cathédrales, par la fortification.

Le 19, on est à Timisoara, ville de lancement de la révolution anti-communiste de 1989.

Les installations du Memorialul Revolutiei gardent la mémoire de ces jours-là. Ainsi, les rails de la Piața Maria (place de la Vierge) où les premières manifestations ont eu lieu – symbolisent deux voies possibles pour la Roumanie – les rails qui vont tout droit est une métaphore du communisme ; les rails qui tournent est une métaphore de la démocratie. Les flammes symbolisent les cendres des morts en décembre 1989.

Toutefois, quitte à réussir à éliminer le dictateur, la société a obtenu un autre chef d’État, toujours communiste.

C’est en face de ce musée que le spectacle Dictatorii se met en scène encore une fois. RévolutiON/OFF?

 

La mémoire des morts,
La mémoire de la terre,
La mémoire avec des mots,
La mémoire dans notre sang,
Sous notre peau, la mémoire à travers le temps
Du passé jusqu’au présent.
La mémoire de mes ancêtres,
La mémoire des autres,
Ma mémoire à l’intérieur,
Ma mémoire autour de moi.
Sur les murs,
Dans les maisons,
Dans les paysages,
Dans les livres,
Racontées par les uns, par les autres,
Transformée,
La mémoire vivante.

 

© photos : Pierre Valente, Tiffany Nguyen

Texte poétique de Frédérique Mille

 

Partenaires de Procédé Zèbre en Roumanie : Liceul tehnologic Liviu Rebreanu (Hida), Colegiul National Titu (Aiud), USAMV (Université Agricole et de Médicine Vétérinaire, Cluj-Napoca)

 

🚎 TOUR EUROPE // Notre carte de l’Europe se dessine vers l’AUTRICHE

Le 13 juillet, aux aurores, on quitte l’Allemagne pour arriver à Melk, Autriche.
La ville est dominée par l’Abbaye bénédictine évoquée dans le roman d’Umberto Eco « Le Nom de la rose » (1980). Le narrateur s’appelle Adso de Melk.

Toutefois, ce n’est pas l’abbaye qui sera au cœur de notre visite, mais le mémorial du camp de Melk, annexe du grand camp de Mauthausen avec le crématorium.
Le mémorial peut être visité et l’association « MERKwürdig – Centre d’histoire contemporaine de Melk » propose également des visites guidés.
Dans le Mémorial, le mur retrace les noms de tous les disparus en écriture originale.

Le 14 juillet, on le passe loin des artifices de feux. On se dirige vers Vienne. L’atelier de Frédérique, Marie et Christophe, dans le parc à côté de Rathausplatz, est axé sur le travail du corps, de la voix, du rythme.

Par la suite, le temps libre permet de visiter Vienne, ville de musique qui a donné le jour à Mozart et à Schubert, qui a vu Haydn résider. Cette ville est aussi baptisée ville de rêves par Sigmund Freud. On peut y voir de nombreuses peintures de Gustav Klimt dont « Le Baiser ». C’est une ville de mémoire, vu que Stefan Zweig, notre compagnon de route mémoriel, y est né. C’est aussi ici qu’Adolf Hitler peint le tableau qui ne lui permet d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne…

Perchtoldsdorf, communauté située proche de Vienne, est un autre repère important dans notre carte de l’Europe. Bien que pour cette fois-ci, on n’aille pas la traverser, c’était le cas pendant la préparation du Tour. Ce lieu sert de résidence pour le partenaire du projet « Laboratories Iuvenis », le lycée Bundesgymnasium.

Vers soir, on est à la frontière entre l’Autriche et la Hongrie. À l’aube, on partira pour une nouvelle destination…

© photo : Tiffany Nguyen

 

🚎 TOUR EUROPE // Première destination : ALLEMAGNE, Sigmaringen

[Deutsche Übersetzung siehe unten]

Le 11 juillet : De Vichy à Sigmaringen, ville du sud de l’Allemagne, près du lac de Constance, pour rencontrer nos amies du Lycée Hohenzollern-Gymnasium Sigmaringen, un de nos onze partenaires du projet Laboratories Iuvenis – Erasmus +.

Après la pluie et la grêle, c’est l’arc-en-ciel que nous voyons. Et le Château de Sigmaringen, siège du gouvernement de Vichy, décrit par Céline. Pierre Assouline qui va dédier un roman à cet endroit l’appellera « château de la trahison ».
La soirée finit par Sommerkonzert, concert d’été du lycée Hohenzollern-Gymnasium Sigmaringen. A. Dvorak, G. Gershwin, E. Sheeran. Sur le mur du lycée, un dessin représente Lisa Frank, ancienne élève issue de la seule famille juive de la ville ayant dû partir aux États-Unis.

 

Le 12 juillet : Du théâtre à Sigmaringen.

Le jour commence par l’atelier de danse mené de Frédérique Mille.
Par la suite, notre bus arrive à Theater Lindenhof. L’objectif de ce dernier est en phase avec celui du Procédé Zèbre : aborder la mémoire du territoire. Depuis 1981, ce lieu, théâtre et café à la fois, a été rénové, mais les représentants ont décidé de continuer à faire les mises en scène dans la grange. Ses fondateurs sont devenus professionnels. Ces jours-ci, il accueille jusqu’à 350 représentations chaque année dont la plupart relèvent de la compagnie elle-même.

Après les bretzels proposés par l’équipe du directeur de la compagnie Stefan Hallmayer, notre autocars devient le « Bus des Mémoires – Sigmaringen ». Représenté déjà en mars 2024 par les élèves du Sigmarignen et des professionnels de  théatre de Procédé Zèbre, le Bus des Mémoires est montré aux part

Les spectacles retracent les destins de Lisa Franck ou de Sophie Scholl, résistante allemande ayant lancé le réseau étudiant La Rose blanche. Par le biais du travail de la comédienne Marie Chassot, du musicien Christophe Nurit, des élèves de Sigmaringen, on apprend la chanson Lili Marleen, morceau récité par les soldats des deux côtés du front ; l’arrivée du gouvernement de Vichy dans la ville. La représentation se clôt par la scène de la lecture de journaux. Les titres des années 1940 et de nos jours se superposent.

Nie Mehr
? demandent les comédiens. Ce qui veut dire : Plus jamais ?
On en a des doutes.

C’est depuis 2018 que le Procédé Zèbre mène le projet avec le partenaire Lycée Hohenzollern-Gymnasium.
Avec Aylin, David, Nele, Presiyana, Ruslan, Selissa, Sophia et Xenia encadrés par Anne Marie Kastelsky et Stefanie Bisinger.

David, élève du lycée Sigmaringen ayant fini cette année le lycée, nous fait une visite guidée du château. Cette maison de la famille Hohenzollern s’avère être importante pour l’histoire de la France et de la Roumanie. David nous dévoile les emplacements de portes soigneusement cachées, nous laisse descendre vers une armurerie, ou explique la façon de transporter le miroir d’Italie ici, à Sigmaringen, à savoir d’y mettre du beurre. D’où l’expression allemande « Alles in Butter », ce qui veut dire : « tout va bien ».

© photos : Pierre Valente

 

 

Am 11. Juli 2024. Von Vichy nach Sigmaringen, einer Stadt im Süden Deutschlands, in der Nähe des Bodensees.

Nach dem Regen und Hagel erscheint ein Regenbogen. Vor uns liegt das Schloss Sigmaringen, einst Sitz der Vichy-Regierung, wie von Céline beschrieben. Pierre Assouline, der diesem Ort einen Roman widmete, nannte es das « Schloss des Verrats ».

Der Abend endet mit dem Sommerkonzert des Hohenzollern-Gymnasiums Sigmaringen. Auf dem Programm stehen Werke von A. Dvorak, G. Gershwin und E. Sheeran. An der Wand des Gymnasiums zeigt eine Zeichnung Lisa Frank, eine ehemalige Schülerin aus der einzigen jüdischen Familie der Stadt, die in die USA emigrieren musste.

Am 12. Juli. Der Tag beginnt mit einem Tanzworkshop, geleitet von Frédérique Mille. Anschließend erreicht unser Bus das Theater Lindenhof, das ganz ähnlich wie Procédé Zèbre Theater und lokale Erinnerungsarbeit verbindet. Seit 1981 wurde dieser Ort, Theater und Café zugleich, renoviert, und die ehemalige Scheune zur Theaterbühne. Die Gründer sind zu Profis geworden, und heute finden dort jährlich bis zu 350 Aufführungen statt, die meisten davon von der eigenen Theatertruppe.

Das Team empfängt die Busteilnehmer herzlich und läd zu einer Führung durch ihr Theater auf dem Land ein., geleitet von Stefan Hallmayer. Nach einer Brezelpause und fröhlichem Austausch, geht es wieder zurück nach Sigmaringen, denn das Programm geht weiter mit dem « Bus der Erinnerungen – Sigmaringen ». Bereits im März 2024 von den Schülern des HZG, zusammen mit Procédé Zèbre aufgeführt, werden die Aufführungen erneut gespielt.

Die Stücke erzählen die Schicksale von Lisa Frank und Sophie Scholl, der deutschen Widerstandskämpferin, die die Widerstandsgruppe, die Weiße Rose gründete. Durch die Arbeit der Schauspielerin Marie Chassot, des Musikers Christophe Nurit und der Schüler aus Sigmaringen lernen wir das Lied „Lili Marleen“ kennen, das von Soldaten auf beiden Seiten der Front gesungen wurde. Wir erfahren von der Ankunft der Vichy-Regierung in der Stadt. Die Vorstellung endet mit einer Szene, in der Zeitungartikel vorgelesen werden, die über Rassimus berichten. Die Schlagzeilen der 1940er Jahre und der heutigen Zeit überlagern sich. „Nie Mehr?“ fragen die junge Schauspieler. Wir haben Zweifel.

Seit 2018 ist das Hohenzollern-Gymnasium Projektpartner des Erasmus+Programms « Laboratories Iuvenis », mit Aylin, David, Nele, Presiyana, Ruslan, Selissa, Sophia und Xenia, unter der Leitung von Anne Marie Kastelsky und Stefanie Bisinger.

Am Ende gibt es noch eine private Fürhung durch das Schloss Hohenzollern : David, Projetteilnehmer des HZG, der dieses Jahr sein Abitur gemacht hat, führt uns durch das Schloss. Dieses Haus der Familie Hohenzollern erweist sich als wichtig für die Geschichte Frankreichs und Rumäniens. David zeigt uns die sorgfältig versteckten Türen, lässt uns in ein Waffenarsenal hinabsteigen und erklärt, wie man einen Spiegel aus Italien hierher nach Sigmaringen transportierte, nämlich mit Butter. Daher stammt der deutsche Ausdruck „Alles in Butter“…

🚎 TOUR EUROPE // Préface au tour européen, la « Coelacanth Tour »

Du 10 au 28 juillet 2024, une vingtaine de jeunes Européens de six nationalités, accompagnés de professionnels du domaine culturel de France, d’Italie et de Bosnie, parcourront l’Europe en bus pour restituer trois années de travail théâtral autour des mémoires de leurs territoires, des mémoires des conflits et des exils des XXe et XXIe siècles. Ils présenteront des performances communes dans les rues et les salles de spectacle, et multiplieront les moments d’échange et d’enrichissement mutuel avec la population.

VICHY, 10 juillet

Pour préfacer notre voyage, on se retrouve le 10 juillet, avec les jeunes comédiens roumains et italiens arrivés la veille, sur le parvis du Palais des congrès-Opéra.
C’est ici qu’il y a 84 ans, le vote des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, approuvé par 569 parlementaires, a eu lieu. Le 10 juillet 1940 demeurera dans l’histoire de Vichy sous forme de cicatrice sur le visage de la ville.

Pendant la commémoration, on écoute les discours des représentants du Comité en l’Honneur des 80 Parlementaires du 10 Juillet 1940, de l’Association des Maires et des Présidents de Communautés de l’Allier.
…Et si on renversait le stigmate ? mettait en avant les 80 ayant osé aller à contre-courant ? se souvenait du fait que, pour Charles de Gaulle, la Résistance avait vu le jour à Vichy même, dans le geste des 80 élus dont l’histoire fait penser aux bourgeois de Calais ?
Les discours prononcés pendant la commémoration nous renvoient aux écrits des époques précédentes. « Requiem pour une République », Mémoires de Nelson Mandela, Le Petit Prince ou encore « Le monde d’hier, Souvenirs d’un Européen » de Stefan Zweig accompagnent les mots des intervenants.

Ce dernier livre résonne particulièrement en nous, qui nous apprêtons à arpenter les rues de mémoires européennes. C’est à cette fin que, une fois la commémoration est clôturée, on se dirige vers les locaux du Procédé Zèbre. Les valises, les robes et les costumes des années 1930 sont impatients de se retrouver dans les 5 pays européens, à l’occasion des représentations « Porteurs de mémoires ».

Entretemps, dans les locaux même, on assiste à la première répétition publique du spectacle « Recycliste » écrit et joué par Arnaud Redon et Frédérique Mille. Cette représentation s’inscrit dans la lignée du spectacle « Cycliste » et va être montrée au grand public de l’Allier à partir d’août.
Vers soir, on s’oriente vers le Mayet-de-Montagne, on s’y installe, on y trouve une plaque commémorative consacrée à l’originaire de la commune déporté dans le camp de Melk autrichien.

 

Au lendemain, à l’aube, on commencera le voyage vers la mémoire qui s’avérera sans doute cicatrisant…

La mémoire en territoire, un territoire des mémoires

Du 22 au 25 janvier, dans le cadre des actions soutenues par le projet Europe Créative, Marie Chassot et Fabrice Dubusset de Procédé Zèbre ont travaillé avec les jeunes du lycée Hohenzollern de Sigmaringen pour préparer une performance autour de l’histoire de Lisa Franck, une jeune fille juive contrainte de quitter Sigmaringen dans les années 40 pour les États-Unis. Avec l’aide de Annemarie Katelsky et Stefanie Bisinger, encadrantes du lycée, le groupe théâtre s’est employé à créer un travail d’écriture scénique des moments forts de Lisa Franck et a abordé la recrudescence des actes antisémites en Allemagne contemporaine. Le travail choral est devenu la chorégraphie d’une jeunesse abasourdi comme des pantins en exils, marionnettes d’un pouvoir totalitaire, regard dans le miroir de Lisa.
Le jeu d’acteur et la mise en espace de Procédé Zèbre a été présenté devant un public nombreux et ému devant l’engagement et la qualité du travail collectif. Cette performance prenait place lors d’un temps fort organisé par le Lycée avec la participation du Rabbin Shneur Trebnik et de la peintre Marlis E. Glaser pour le portrait réalisé de Lisa Franck pour cette cérémonie.

« Un beau travail d’écoute d’une jeunesse engagée pour défendre cette mémoire qui devient de plus en plus courte. » Fabrice Dubusset

 

[Credits Photos : Marie Chassot et Fabrice Dubusset]

 

En parallèle, Procédé Zèbre a rencontré des partenaires exceptionnels pour préparer le prochain Bus des Mémoires à Sigmaringen :

Lilo Braun – Metteuse en scène à Sigmaringen et son groupe « Rolle Vorwärts » (http://lilobraun.de) – sensible elle-même par son histoire familiale et touchée par le travail théâtral autour de la mémoire… Formidable et dynamique groupe, nous sommes impatients de les retrouver sur le prochain bus des mémoires !!

Stefan Hallmayer du Theater Lindenhof (https://www.theater-lindenhof.de) ou comment remettre le théâtre en « campagne », dans le village de Melchingen , 850 habitants !
Stefan avec son sourire à la « Robert De Niro » nous a accueilli et raconté son histoire incroyable et passionnante de construire dans une ancienne grange un théâtre professionnel avec 30 administrateurs, comédiennes, comédiens, metteurs en scène et techniciens. Un lieu de vie avec 2 salles de spectacles, un restaurant et même un salon de coiffure pour les habitants !
La culture en campagne avec l’objectif de toucher d’autres publics, de travailler autrement… une philosophie qui nous a tout de suite touchée ! Nous allons nous recroiser, bien sûr !!

 

Merci à tous nos partenaires pour l’accueil ! Hâte de retrouver bientôt !

Prochaine Bus des mémoires qui sera présenté en Mars 2024 à Sigmaringen !

Studio Teatar en Roumanie // Danser sur les fantômes ?

Du 6 au 9 décembre 2023, Nusmir Muharemovic et Zlatan Skoljic étaient à Cluj-Napoca, en Transylvanie, pour travailler avec le groupe d’étudiants de l’Université de médecine vétérinaire et de sciences agricoles qui se sont impliqués dans les différentes étapes des projets européens de Procédé Zèbre.

C’est une reconnaissance pour tous ceux-là et celles-là qui ont répété en plus de leurs heures de cours et de leurs semaines chargées pour défendre sur scène la mémoire de Cluj, les complexes mémoires croisées roumaines à Vichy, en Italie récemment et plusieurs fois en Roumanie.

Pendant quelques jours, à la fin des longs après-midis, ils travaillent trois heures et trouvent un commun entre Roumanie et Bosnie-Herzégovine : la fuite ! Denisa, jeune étudiante de 21 ans et Nusmir, comédien professionnel du Théâtre national de Bosnie-Herzégovine, se désolent identiquement de voir les jeunesses, les forces vives de leurs territoires, s’en aller pour des rêves allemands ou italiens, bien souvent déçus.

 

 

Ils s’interrogent. Ceux qui fuient, ceux qui partent, quand ils arrivent sur les pavés peut-être plus propres, dansent-ils ? Pensent-ils à ceux qu’ils laissent ? Dansent-ils sur des fantômes ? S’ils en viennent à travailler dur pour des salaires pas tellement plus élevés et à se retrouver dans la même situation que les laborieux de tous pays, dansent-ils ? Pensent-ils à ceux qu’ils laissent ? Pensent-ils sur des fantômes ?

Les jeunes de l’université et Zlatan ont chanté. Leurs langues ont dit la même chose, la nostalgie des fantômes et des vallons perdus.

Une représentation a été donnée devant les représentantes de l’Université, l’équipe de Procédé Zèbre en repérage à Cluj, et une dizaine d’étudiants intéressés par la suite des projets européens de notre consortium génial et souriant en Roumanie.

 

 

Merci à Cristina Pocol et Mihaela Mihai pour l’engagement à nos côtés.
Bravo et Merci à Nusmir et Zlatan,
Bravo et Merci à Adela, Denisa, George, Alex, Raul et Iulia.
BRAVO !

RESIDENZA LELASTIKO – Progetto « Water Mirror » a Perchtoldsdorf, 6-10 novembre 2023

Report, 6-10 novembre 2023

BG/BRG | Gymnasium, Realgymnasium
Artisti de Lelastiko: Marina Rossi (danza e coreografia) Davide Sforzini (arti plastiche e danza)
Tutor del Liceo: Alexandra Daemon Matthias Suske

Nel progetto « Water Mirror », programma Europa Creativa, che la compagnia Lelastiko di Brescia_Italia, sta realizzando dal 2022 con le compagnie Procédé Zèbre di Vichy_ Francia e Studio Teatar di Zenica_ Bosnia Erzegovina, abbiamo programmato una fase chiamata DISSEMINATION.

In questa tappa progettuale andremo ad incontrare altri gruppi coinvolti a vario titolo, nel progetto WiM Laboratories Iuvenis II _ programma Erasmus + in Austria, Germania e Romania, per confrontare il dispositivo pedagogico e creativo che nel periodo 2022-2023 abbiamo ideato e sperimentato in occasione di residenze artistiche, workshop e performance in Bosnia, Francia, Italia per Water Mirror.  Per noi de Lelastiko è stato un piacere accogliere l’invito del Liceo di Percholdsdorf, e ideare con i tutor Alexandra e Matthias il filo rosso del percorso che ha visto la partecipazione di due gruppi di giovani, per un totale di 28 studenti.

Percholdsdorf è un paese incantevole, con un centro storico medioevale, una cattedrale ed un castello molto belli, e un territorio immerso nel verde e in vasti vigneti, che lambisce la periferia di Vienna con cui confina.

Con Matthias ed Alexandra abbiamo avviato uno scambio di idee e di tematiche in un tempo antecedente alla nostra partenza. Questo ci ha permesso di mettere a fuoco una struttura, con vari punti, per progettare e ideare il piano di lavoro che poi abbiamo concretizzato durante i giorni di permanenza al Liceo.

In linea con il progetto Water Mirror_ Miroir d’Eau siamo partiti dal pensare la “memoria”, le “memorie collettive e individuali”, come fonti da cui attingere per nutrire una riflessione sul tempo presente, su quanto accomuna o differenzia la nostra storia europea e su come fatti concreti ed attuali siano specchi e riflessi di accadimenti passati. Accadimenti integrati o dimenticati dentro quel bagaglio comune che caratterizza un luogo e la collettività che lo abita. E, di come, un processo di apprendimento circolare e cooperativo che crea un ponte tra pratica artistica e pedagogica veda i partecipanti divenire a loro volta creatori, portatori di contenuti attivi, in uno scambio di competenze e conoscenze con altri studenti, con artisti ed insegnanti, rafforzando l’autonomia sia del gruppo che della prassi di ricerca e di produzione artistica.
Sostenere la comunicazione come atto di incontro e di apertura verso ciò che è altro da noi, grazie all’arte è un altro cardine del progetto Water Mirror.  Quindi danzare, per lasciare la parola al corpo. Incontrare i materiali per trasformarli. E porsi domande dentro una babele di lingue che abbiamo vissuto non come caos, ma come ricchezza per trovare nuove parole e forse, anche, nuovi significati. Austriaco, Francese, Italiano e Inglese sono state le quattro lingue che si sono incrociate, scontrate, affiancate, nei giorni di lavoro.

We discovered that
la mére de Ella est belge,
tandis que la nonna di Laura è italiana e quindi abbiamo chiesto loro di inserire alcuni testi in queste
lingue che hanno appreso in famiglia…what a good idea!! Wörter, die sich kreuzen…

Questa residenza artistica ci ha permesso di affacciarci alla storia delle Seegrotte, il più grande lago sotterraneo d’Europa creatosi per un’esplosione dentro una cava di gesso, ora luogo turistico d’eccellenza.

Ma Seegrotte ha significato durante la seconda guerra mondiale, deportazione e lavori forzati, per prigionieri e internati dai campi di concentramento, impiegati per la produzione di parti di aerei bellici, in condizioni disumane. Molti vi hanno trovato la morte. Torture, sfruttamento, crudeltà e sadismo, hanno trovato qui il loro palcoscenico. Di questa storia si racconta poco, e molto si scorda. La visita con studenti, insegnanti e storici alle Seegrotte, ci ha portati direttamente dentro ai temi da approfondire e sviluppare con i ragazzi durante il laboratorio. Cosa portare con se’ di questa STORIA che è storia reale europea? Cosa raccontare, cosa elaborare attraverso danza, parola, testi, arti plastiche? Vicino alle Seegrotte, in un campo, esiste un Memoriale dove su una stele si trovano nomi di deportati politici che sono morti in questi luoghi vicini a Pertcholdsdorf.

E questi nomi hanno originato per noi un appello a voce alta, nella performance che abbiamo ideato, per testimoniarne le esistenze. Partendo da un lavoro affine a quello dell’arte dell’artista siciliano, maestro della poesia visiva Emilio Isgrò, Davide Sforzini ha condotto un lavoro di cancellature dai flyer pubblicitari per i turisti delle Seegrotte. Il processo messo in atto conduce alla nascita di nuovi testi, nuove frasi, nuovi e diversi racconti; cancellare significa rivelare, rivelare il significato profondo delle parole che escono dal proprio contesto per ricomporsi in nuovi significati. Lavare la storia, lavare i giornali, lavare per cancellare, per togliere, per smacchiare, per offuscare. Cosa rimane? Quanto si trasforma e cosa resta?

Vicino alle Seegrotte nascerà un supermercato, sopra terreni che quasi certamente (da fonti storiche) sono sede di fosse comuni. dove si trovano senza nome, storia e memoria, esseri umani che hanno pagato con la vita il prezzo, che qualcun altro ha stabilito, per la loro esistenza.
Sempre nel lab di arti plastiche Davide ha costruito con le studentesse e gli studenti una grande coperta di plastica realizzata con sacchetti della spesa, involucri di confezioni di prodotti da supermercato. Il processo compositivo si è basato sul comporre i materiali per colore e dimensioni, fino a formare una copertura di circa 4×4 metri che vuole evocare la preziosità dei mosaici, il rivestimento prezioso dell’arte antica, metafora del rivestimento commerciale e capitalista, capace di coprire e nascondere la memoria con prodotti colorati e seducenti.

Nel laboratorio di danza proposto da Marina, si è partiti dal mettere in gioco il corpo nella sua pluralità di livelli, portando cura a qualità e dinamiche della gestualità, praticando sia in grande gruppo che in piccoli gruppi, lasciando il tempo per “incorporare” quanto proposto e dando spazio all’espressione delle diverse singolarità nel movimento e nella creazione di coreografie collettive e individuali.
Voce e canto hanno affiancato parte del processo: un altro mondo dentro cui confrontarsi assieme facendone esperienza diretta assieme o in solo, per cantare una canzone, fare un appello, leggere un testo.

Questa strofa di una famosa canzone italiana, cantata con dolcezza dagli studenti nella performance finale, ci ha dato i brividi.

Dormi sepolto in un campo di grano,
non è la rosa, non è il tulipano,
che ti fan veglia dall’ombra dei fossi,
ma sono mille papaveri rossi…

Fabrizio De André _ La guerra di Piero

 

Non sono mancati i momenti di confronto, le domande. Congiuntamente alle idee trovate man mano, allo scambio di opinioni, alla ricchezza del gruppo, vi sono stati momenti di inciampo o difficoltà.

Pensiamo ad alcuni snodi fondamentali come:

  • mantenersi concentrati per tempi lunghi
  • trasporre immagini e contenuti da un piano concreto ad uno astratto o simbolico
  • esporsi in prima persona di fronte al gruppo-classe
  • sperimentare movimenti inconsueti
  • lasciar emergere la propria singola voce
  • sostenere il lavoro degli altri continuamente
  • ricordarsi della struttura performativa
  • rispettare le diversità
  • superare le resistenze entrando in proposte inconsuete o meno ordinarie.

Per noi, impegnati nella conduzione si è trattato di:

  • capire come trasmettere con chiarezza un concetto o un’idea attraverso arti plastiche, danza, teatro, voce e canto
  • coinvolgere i partecipanti in un’idea ancora “in fieri” che si costruisce man mano
  • non fare cadere il livello di attenzione
  • prenderci cura di ogni partecipante rispettandone i tempi, le risorse, le difficoltà, le competenze
  • svoltare o ridefinire il percorso immaginato, se necessario e proficuo, anche a costo di ribaltare il planning di una sessione di laboratorio
  • metterci in discussione, senza perdere il nostro ruolo di conduzione
  • aprirci a domande e dubbi accogliendo anche i contrasti
  • porci in modalità aperta e cooperativa sia con il gruppo che con i tutor.

In cinque giorni di residenza, supportati da Alexandra e Matthias, arricchiti dal confronto con gli studenti abbiamo creato una performance di 20 minuti, che è stata presentata davanti ad un pubblico di famigliari ed insegnanti, nel pomeriggio di venerdì 10 novembre.

In una sessione del laboratorio ci siamo addentrati, accogliendo la proposta dei tutor, dento un altro ambito. La festa del vino del paese è un momento in cui la comunità si raccoglie attorno a vecchi rituali, continuamente rinnovati, perché condivisi e celebrati. Creando un ponte con l’Italia e le sue tradizioni abbiamo proposto la Tammuriata, danza che si rivolge alla terra, al raccolto, alla festa, alla convivialità. Davide, esperto di danze del sud Italia, ha proposto questo ballo, tipico della tradizione dell’area vesuviana, in Campania, vicino a Napoli: una danza antichissima attestata già come tradizione in mosaici dell’antica Roma, forse di origine greca. Si tratta di un ballo rituale, tradizionalmente danzato in primavera (in maggio) fatto di gesti che ricordano la raccolta dei frutti e del grano, l’unione che produce energia vitale. Il rito veniva effettuato nei campi per rigenerarne la forza e accogliere la nuova semina.