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Les laboratoires roumains en route pour leurs venues à Water is Memory 23.

Du 25 au 29 Avril 2023 Arnaldo Ragni et Fabrice Dubusset ont accompagné les jeunes du lycée Liviu Rebreanu de Hida et les étudiants de Cluj de l’USAMV dans leur processus de création.

Le travail à Hida a permis de préparer la performance que les jeunes lycéens présenteront au Centre culturel de Vichy le lundi 22 Mai, de les confronter au travail de chœur. Silhouettes fantomatiques, ils ont tour à tour imaginé sortir de terre, devenir une bougie, se transformer en papillons…et dit les mots de Primo Levi

Considérez si c’est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c’est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu’à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N’oubliez pas que cela fut…/… Répétez-les à vos enfants.

 

A Cluj, les étudiants de l’université étudient « Le complexe roumanie » de Mihaela Mihailov : ou l’occasion de revenir sur l’histoire roumaine du quotidien, vécue à travers une famille pendant la période « Ceaucescu », puis la révolution de 1989 et enfin aujourd’hui .
Ils ont réussi à trouver une langue commune entre le français et le roumain : l’émotion !
Chacun leur tour, ils sont rentrés dans la peau des personnages, incarnant avec une volonté résistante les mots de Mihaela Mihailov.
Une répétition publique à l’université a été organisée devant d’autres étudiants, un moment d’échange très fort ! La mémoire vive donne des frissons !

Extrait – La recette des Galoushkas :
LA GRAND-MÈRE :  Je prépare les galoushkas avec des œufs, de la semoule, du sel et du bicarbonate. Le bicarbonate les rend moelleuses. Les galoushkas ne doivent être ni trop molles, ni trop dures – tant que la petite cuillère reste droite (pour deux œufs mettre environ 150-200 grammes de semoule – ça dépend aussi de l’œuf et de sa taille). Je laisse reposer cinq minutes la composition, après quoi je la mets dans la soupe à la petite cuillère. 
Je couvre avec un couvercle et je laisse cuire jusqu’à ce que les galoushkas deviennent moelleuses. Tu les testes avec une fourchette. A la fin, après avoir éteint le feu de la soupe, tu rajoutes le persil aussi, finement coupé. Pour détacher plus facilement les galoushkas de la petite cuillère, tu les amollis dans la soupe brûlante ! Georgica, ça va être dur pour toi là-bas. 
« Complexul romania » Mihalea Mihailov

Par vagues !

Les laboratoires jeunesses continuent d’explorer les mémoires à Brescia, par des vagues successives de théâtre et de danse sous le roulis des compagnies Lelastiko et Procédé Zèbre.

Les jeunes du Lycée Saint Pierre de Cusset et les jeunes de Brescia ont surfé du 17 au 21 Avril sur des vagues de plaisir partagé à 23 sur scène, vagues à lames tranchantes du travail de mémoire, tranchante de la profondeur de l’histoire. Les mots des poètes deviennent des bouées de sauvetage pour incarner la liberté d’être et de vivre ensemble.
« La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame, et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer./. » Baudelaire.

Vagues de frissons au moment de la restitution publique devant une nombreuse assemblée, plage d’applaudissements nourris par l’émotion des jeunes actrices et acteurs incarnant tour à tour l’exil, la solidarité, le refuge , la mer, un choeur de vagues qui inlassablement nous rappelle que la mémoire revient sans cesse, métronomique, changeant d’intensité, gardant toujours une unique direction pour se fracasser sur le sable des idées reçues…

Ce travail s’inscrit dans le programme Brescia Bergamo – Capitale culturelle Italienne 23 et dans le projet « Les mémoires visibles et invisibles » porté en 2023 par la compagnie Lelastiko.

Le travail de la semaine a été ponctué par :
Une rencontre publique organisée par IDRA Teatro à la Moretta Cavour pour revenir sur le programme « LABORATORIES IUVENIS II » soutenu par l’union européenne (Programme Erasmus +).

Merci aux professeurs du lycée Saint Pierre : Carole et Catherine.
Merci à Marina Rossi , Arnaldo Ragni !
Merci au Vulcano Studio pour son accueil !
Merci au Tiramisu d’exister pour Sanae !

Vichy-Sigmaringen, Le Lien se tisse.

Du 22 au 25 mars, Procédé Zèbre était à Sigmaringen pour poursuivre le travail commencé en novembre autour des exils et des migrations.

 

Quatre jours de travail intensif avec un groupe de treize jeunes allemands, ukrainiens, turcs … et trois français du Lycée Saint Pierre de Cusset.

Quatre jours pour parler donc, travailler, jouer, improviser, échanger, quatre jours dans la diversité de nos cultures redonnent l’énergie de s’emparer de sujets complexes, des conflits et des migrations.

Ensemble, le groupe dirigé par Fabrice Dubusset et accompagné par les professeures de français a travaillé plusieurs séquences pour le festival Water Is Memory à Vichy. Elles ont été jouées devant un public enthousiaste au Gymnasium Hohenzollern de Sigmaringen.
Leur chœur fait du bien ! Ensemble, ils ont appris une danse turque, ils ont hâte de vous rencontrer pour vous la proposer !

ETAJUL 5 : Vive Roumanie !

Pendant trois jours, du 14 au 16 mars, Procédé Zèbre était à Cluj avec le groupe théâtre de l’université Agricole et Vétérinaire. 

Trois jours à travailler autour du texte de Mihaela Michailov « Le complexe Roumanie ».
Trois jours pour entendre les textes en roumains puis en français et adapter dans les deux langues les ressorts dramatiques de chaque séquence, ils seront proposés pendant le festival Water is Memory à Vichy . 
Trois jours de travail avec les jeunes acteurs pour dessiner les contours de l’espace des mots, de la mémoire et de la liberté de l’exprimer !


 
Cassandra , Les deux Raul , Adela, George, Denisa, les deux Maria , Bianca et Alexandra ont hâte !! Nous aussi !
 Merci à Cristina et Mihaela pour leur accompagnement ! 
 
LA GRAND-MERE : « J’ai mis un mot. Respecter le silence après 21 heures. Silence. Vous comprenez ? Le plus grand silence ! Il ne faut pas déranger nos voisins. Silence et propreté. Nous vivons dans un immeuble. L’immeuble est un collectif. Notre devoir est d’être des citoyens responsables dans notre immeuble. Hier, quelqu’un a arraché la fleur du hall. J’ai mis un mot : Celui qui a arraché la fleur est un homme méchant. Nous l’interrogerons à la prochaine assemblée générale du comité de l’immeuble ! Pourquoi avoir arraché la fleur ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ce ficus ? Ton devoir est d’être un bon locataire. Bon et honnête. Bon envers l’immeuble. Honnête envers toi-même. Ton devoir est de respecter le silence. Un grand silence. Le plus grand silence. Dans l’immeuble il y a beaucoup d’enfants. Les enfants doivent dormir. »
– Extrait de « Complexul Romania » Mihaela Michailov .

Complexe Roumanie

Du 31 janvier au 3 février la compagnie Procédé Zèbre était à l’USAMV (Université Agricole et de Médicine Vétérinaire) de Cluj avec 10 étudiants du groupe théâtre , un groupe motivé et impatient de commencer le travail autour du texte de Mihaela Michailov « Complexul Romania », une pièce de théâtre contemporaine, axée sur la période communiste du dictateur Ceausescu, vue à travers le regard d’un enfant : Georgescu . L’autrice a ressenti la nécessité d’un texte sur son parcours, sa famille, le regard des autres… Sans complexe elle aborde la Securitate, la révolution nationale et aussi le devenir économique du pays où de nombreux roumains ont été dans l’obligation de trouver du travail à l’étranger…

Avec joie et plaisir de jouer en roumain et aussi en français, le groupe universitaire a pendant trois jours exploré les personnages, les motivations de chaque séquence et insufflé leur dynamique de jeu dans cette performance qu’ils vont présenter en Mai à Vichy pour le festival Water is Memory et aussi en Juillet à Cluj pour la rencontre transnationale des partenaires des différents pays du programme « Laboratories Iuvenis II ».

« Dans la prison Doftana ils m’ont mis un foulard et m’ont dit d’être fier. Et je l’ai été́… Je jure sur l’honneur d’accomplir mes devoirs de pionnier de la République Socialiste de Roumanie. Camarade Nicolae Ceausescu, nous, enfants de Roumanie, vous remercions. Mais de quoi ? Maman dit que ce sont des questions à ne pas poser. Tu apprends et tu répètes. Maman est professeur. Le pionnier est l’avenir de la nation. Aujourd’hui pionniers, demain jeunes communistes. Après-demain héros. Papa serait-il héros ? Quand je lui demande, il ne me répond pas. Papa est ingénieur. Je serai éclaireur, tu seras éclaireur, il, elle… Camarade… Nous serons éclaireurs… Nicolae… Porte-flambeaux… Ceausescu… Les lettres glissent. »
– Extrait de « Complexul Romania », de Mihaela Michailov.

Dans les coulisses d’un « fil rouge »

« J’ai rencontré́ le Juif errant. Il marchait dans les Carpathes, peu après le village de
Volchovetz. Ses bottes étant trouées, on voyait que ses chaussettes l’étaient aussi. Un
caftan bien pris à la taille l’habillait du cou aux chevilles. Sur sa chevelure noire, un
chapeau large et plat d’où̀ s’échappaient deux papillotes soignées achevait la silhouette
légendaire. Une étoffe à carreaux formant double besace, dont l’une battait son ventre,
l’autre son dos, pendait de son épaule gauche. Il allait à grandes enjambées, marquant
son chemin dans la neige…
Il était né à Cluj, en Transylvanie. Les pogromes de 1927 l’en avaient chassé. Battu par
les étudiants roumains, sa maison brulée, la Thora souillée en place publique, il avait fui. À
Cluj, il était marchand sur les marchés. Maintenant… »
– Extrait du reportage d’Albert Londres – « Le juif errant est arrivé »

Les 25, 26 et 27 janvier, Fabrice Dubusset était à Aiud pour travailler avec les jeunes du lycée Titu Maiurescu de la ville, et préparer la performance du 30 janvier.

Pendant ce temps, Arnaldo Ragni entamait le travail avec les jeunes du Lycée de Hida les 26 et 27 Janvier. Les deux groupes ont été réunis les 28 et 29 Janvier à Zalau avec la participation de Sébastian Valcéa (comédien professionnel roumain).

Lundi 30 Janvier, à la maison de la Culture de Zalău à l’occasion d’un colloque sur la mémoire aux victimes de l’holocauste, Toute la jeunesse roumaine avec laquelle nous travaillons a réussi à emmener l’émotion sur scène. Les mots d’Albert Londres, interprétés par Sébastian Valcéa et pour la première fois traduite en roumain, décrivant la rencontre avec son « Juif errant » de Roumanie, ont accompagné la jeunesse des étudiants d’Aiud et de Hida.

La performance de ce « Fil rouge » a touché plus de 500 spectateurs, présents et émus. La force de l’imaginaire et l’engagement de la jeunesse viennent renforcer les mots de Primo Levi et de Rachel Franco que les actrices et acteurs ont su mettre en voix sur scène.

Voix d’un chemin de faire, encore et toujours, pour lutter contre la mémoire courte d’aujourd’hui !

Grand merci aux Professeurs Gabriela Galea et Daniela Ardelean qui savent combien il est important de mobiliser les jeunes autour des mémoires plurielles.

Merci à la communauté Juive de Zalau pour sa confiance.
Merci à l’équipe technique de la maison de la culture.

Un projet « Laboratories Iuvenis II », les Laboratoires Jeunesses, soutenu par l’Union Européenne – programme Erasmus + conduit par Procédé Zèbre.
Direction artistique : Fabrice Dubusset et Arnaldo Ragni. Régie Pierre Valente.

« Complexe Roumanie » :
Du 31 janvier au 3 février la compagnie Procédé Zèbre était à l’USAMV (Université Agricole et de Médicine Vétérinaire) de Cluj avec 10 étudiants du groupe théâtre , un groupe motivé et impatient de commencer le travail autour du texte de Mihaela Michailov « Complexul Romania », une pièce de théâtre contemporaine, axée sur la période communiste du dictateur Ceausescu, vue à travers le regard d’un enfant : Georgescu . L’autrice a ressenti la nécessité d’un texte sur son parcours, sa famille, le regard des autres… Sans complexe elle aborde la Securitate, la révolution nationale et aussi le devenir économique du pays où de nombreux roumains ont été dans l’obligation de trouver du travail à l’étranger…

Avec joie et plaisir de jouer en roumain et aussi en français, le groupe universitaire a pendant trois jours exploré les personnages, les motivations de chaque séquence et insufflé leur dynamique de jeu dans cette performance qu’ils vont présenter en Mai à Vichy pour le festival Water is Memory et aussi en Juillet à Cluj pour la rencontre transnationale des partenaires des différents pays du programme « Laboratories Iuvenis II ».

« Dans la prison Doftana ils m’ont mis un foulard et m’ont dit d’être fier. Et je l’ai été́… Je jure sur l’honneur d’accomplir mes devoirs de pionnier de la République Socialiste de Roumanie. Camarade Nicolae Ceausescu, nous, enfants de Roumanie, vous remercions. Mais de quoi ? Maman dit que ce sont des questions à ne pas poser. Tu apprends et tu répètes. Maman est professeur. Le pionnier est l’avenir de la nation. Aujourd’hui pionniers, demain jeunes communistes. Après-demain héros. Papa serait-il héros ? Quand je lui demande, il ne me répond pas. Papa est ingénieur. Je serai éclaireur, tu seras éclaireur, il, elle… Camarade… Nous serons éclaireurs… Nicolae… Porte-flambeaux… Ceausescu… Les lettres glissent. »
– Extrait de « Complexul Romania », de Mihaela Michailov.

Crossing projects: Youth in the mirror

From January 16 to 20, the teams of Procédé Zèbre and Lelastiko, two professional partner companies of the WiM Laboratories Iuvenis II project, collaborated for a week in Brescia, Italy, with a group of young people from Brescia, the Bosnian company Studio Teatar, and elderly people with whom Lelastiko is used to collaborating. The latter are part of the project LA BALENA DELLA GROENLANDIA HA 211 ANNI of Lelastiko.

This work was done within the framework of the other project that Procédé Zèbre carries, Miroir d’eau – Water Mirror, a project of creation and artistic research in connection with multiple audiences, a project of research of new pedagogies of transmission, of research of form and of transversal, horizontal and egalitarian aesthetics.

This work is an obvious extension of Procédé Zèbre's action over the past thirty years and is linked to the Erasmus+ project that we defend.

Thus, the young people involved in this project may participate in the European Memories Buses that will be part of the Procédé Zèbre program in 2023 and 2024 and, above all, some (all? Maybe!) of these young people will participate in the great meeting of young people that we are building at Izieu, in April 2024 for the commemoration of the 80th anniversary of the Izieu deportation.

They are looking for water mirrors. We are building laboratories for this. In Brescia, in January, it rains. Even without it, Water is Memory.

Dove vanno gli uccelli quando vengono liberati ?
In the Forest of Tronçais
In Naples.
Isle of Patmos
New York
Arabia Saoudita
Iran
They go to the Canadian forests and to the Island of Patmos.

Croisement de projets : Des jeunesses en miroir

Du 16 au 20 janvier, les équipes de Procédé Zèbre et de Lelastiko, deux compagnies professionnelles partenaires du projet WiM Laboratories Iuvenis II ont collaboré pendant une semaine à Brescia en Italie avec un groupe de jeunes bressan, la compagnie bosnienne Studio Teatar et des personnes âgées avec lesquelles Lelastiko a l’habitude de collaborer. Ces dernières sont parties prenantes du projet LA BALENA DELLA GROENLANDIA HA 211 ANNI de Lelastiko.

Ce travail s’est fait dans le cadre de l’autre projet que porte Procédé Zèbre, Miroir d’eau – Water Mirror, projet de création et de recherche artistique en lien avec des publics multiples, projet de recherche de nouvelles pédagogies de la transmission, de recherche de forme et d’esthétiques transverses, horizontales, et égalitaires.

Ce travail s’inscrit dans l’évident prolongement de l’action de Procédé Zèbre depuis trente années et en lien avec le projet Erasmus+ que nous défendons.

Ainsi, les jeunes impliqués dans ce projet participeront peut-être des Bus des mémoires européens qui seront au programme de Procédé Zèbre en 2023 et 2024 et, surtout, certains (tous ? Peut-être !) de ces jeunes participeront au grand rendez-vous des jeunesses que nous construisons à Izieu, en avril 2024 pour la commémoration du 80 e anniversaire de la Rafle d’Izieu.

Ils recherchent des miroirs d’eau. Nous construisons des laboratoires pour cela. A Brescia, en janvier, il pleut. Même sans ça, Water is Memory.

 

 

 

 

 

 

 

« Des réfugiés aux réfugiés… »

Du 23 au 26 novembre 2022, Procédé Zèbre était à Sigmaringen pour poursuivre le travail engagé en juin
2022. Une douzaine de lycéens ont pu partager des moments de travail autour du théâtre et du chœur
moderne, avec la participation de trois de leurs camarades du lycée Saint Pierre de Cusset. Les trois
intenses journées ont été nourries par la visite de Abdullah Kamadi (réfugié Syrien à Sigmaringen) qui,
pendant plus d’une heure, a raconté la réalité de son départ de Syrie… des mots forts qui ont touché les
jeunes…
Depuis 2012, la guerre en Syrie touche la population et la situation devient de jours en jours pire
qu’avant : Les soldats d’Hadad dans la rue nous menacent… Un jour j’étais sur une moto, les soldats nous
interpellent et nous disent : On va compter jusqu’à trois ! On va te faire exploser, et… Finalement, ce ne
sont que des pétards pour nous faire peur. Il s’agit bien de semer la peur… Il faut attendre de 4h du matin
à 19H pour avoir un peu de farine. Alors, je ne peux plus rester à Damas. Je dois retourner dans mon
village. Là-bas, on a appris la nouvelle que tous les hommes devaient faire partie de l’armée d’Assad. Les
soldats peuvent tirer pour leur plaisir sans raison, c’est pas pour exagérer… c’est comme ça ! Etat
islamique… Si tu n’es pas dans le moule, si ta barbe n’est pas assez longue, ils peuvent te tirer dessus… au
rond-point du village il y a dix têtes coupées pour montrer leur puissance.. Ma fille avait 3ans, on a
décidé de partir…

Il a poursuivi en racontant son périple de 6 mois pour aller de Turquie en Grèce, de Grèce en Serbie, de
Serbie en Slovénie pour arriver enfin en Allemagne. Six mois à braver les passeurs plus ou moins
honnêtes, à voyager dans des conditions inhumaines… six mois pour passer « de l’enfer au paradis »,
comme il dit !

Nous passions du sort des réfugiés aujourd’hui à Sigmaringen, au gouvernement du Maréchal Pétain, parti
de force de Vichy pour se réfugier en 1944, à l’initiative du IIIème Reich, dans le château de Sigmaringen.
La comparaison s’arrête là mais il est très intéressant pour les jeunes de comprendre le travail de mémoire
d’un territoire et le mouvement des populations dans le travail de recherche et d’investigation pour
l’écriture d’une forme
théâtrale en devenir. Nous cherchons des reflets et quelquefois trouvons un miroir
de plus !

Jeunes allemands et français ont donc commencé leur coopération artistique sous la direction artistique de
Fabrice Dubusset. Un documentaire de Kossi Themanou va être réalisé autour des mémoires des Villes
de Sigmaringen et de Vichy avec la participation des jeunes.
Les trois jours se sont terminées par une petite présentation du travail devant parents et élèves du Lycée
Hoenzollern.

Merci à Stefanie Bisinger, Annemarie Katelsky, Christine Dezert pour l’encadrement des jeunes.

Erasmus+ aux Brayauds, Des pizzas et des bourrées pour commencer…

Du 14 au 17 novembre, les membres de Procédé Zèbre et deux équipes mixtes composées de professeurs et d’élèves des Lycées St Pierre de Cusset (Allier) et de Perchtoldsdorf (Autriche) sont réunis aux Brayauds, à St Bonnet-près-Riom, dans le Puy-de-Dôme.
Au sein du Centre départemental des musiques et danses traditionnelles, Dix-huit jeunes filles (on n’a pas fait exprès mais il n’y a pas de garçon… à croire qu’ils n’aiment pas la musique traditionnelle…) découvrent et pratiquent avec leurs enseignants des danses locales en commençant par… la bourrée auvergnate.
Premier jour et premières bourrées encadrées par deux formateurs des Brayauds, Zsofia Varkonyi et Gilles Michaelidis. Après trois heures au son de la cabrette, cornemuse typique du sud de l’Auvergne dans laquelle on ne souffle pas mais qu’on gonfle à l’aide d’un soufflet, et de l’accordéon diatonique, Carole Zacharie, professeure d’EPS du lycée St Pierre, propose aux élèves de se saisir du pas de bourrée pour s’essayer à une forme plus contemporaine de danse.
La journée se termine par des exercices théâtraux proposés par Fabrice Dubusset. Les élèves se découvrent, travaillent ensemble et mettent en scène des petites scénettes demandant un français basique : « Oui. Non. Vraiment ? Oui. »
Choc de ruralité enfin pour les jeunes autrichiennes qui ont fait le tour de St Bonnet près Riom dans la nuit d’un dimanche soir campagnard avant de trouver le seul écrin de lumière de la nuit : une pizzeria. L’auberge des Brayauds a résonné du bruit des couteaux sur le carton et du bruit des croûtes qu’on déchire.
Vivement la suite !