Category Archives: Erasmus+

ETAJUL 5 : Vive Roumanie !

Pendant trois jours, du 14 au 16 mars, Procédé Zèbre était à Cluj avec le groupe théâtre de l’université Agricole et Vétérinaire. 

Trois jours à travailler autour du texte de Mihaela Michailov « Le complexe Roumanie ».
Trois jours pour entendre les textes en roumains puis en français et adapter dans les deux langues les ressorts dramatiques de chaque séquence, ils seront proposés pendant le festival Water is Memory à Vichy . 
Trois jours de travail avec les jeunes acteurs pour dessiner les contours de l’espace des mots, de la mémoire et de la liberté de l’exprimer !


 
Cassandra , Les deux Raul , Adela, George, Denisa, les deux Maria , Bianca et Alexandra ont hâte !! Nous aussi !
 Merci à Cristina et Mihaela pour leur accompagnement ! 
 
LA GRAND-MERE : « J’ai mis un mot. Respecter le silence après 21 heures. Silence. Vous comprenez ? Le plus grand silence ! Il ne faut pas déranger nos voisins. Silence et propreté. Nous vivons dans un immeuble. L’immeuble est un collectif. Notre devoir est d’être des citoyens responsables dans notre immeuble. Hier, quelqu’un a arraché la fleur du hall. J’ai mis un mot : Celui qui a arraché la fleur est un homme méchant. Nous l’interrogerons à la prochaine assemblée générale du comité de l’immeuble ! Pourquoi avoir arraché la fleur ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ce ficus ? Ton devoir est d’être un bon locataire. Bon et honnête. Bon envers l’immeuble. Honnête envers toi-même. Ton devoir est de respecter le silence. Un grand silence. Le plus grand silence. Dans l’immeuble il y a beaucoup d’enfants. Les enfants doivent dormir. »
– Extrait de « Complexul Romania » Mihaela Michailov .

Complexe Roumanie

Du 31 janvier au 3 février la compagnie Procédé Zèbre était à l’USAMV (Université Agricole et de Médicine Vétérinaire) de Cluj avec 10 étudiants du groupe théâtre , un groupe motivé et impatient de commencer le travail autour du texte de Mihaela Michailov « Complexul Romania », une pièce de théâtre contemporaine, axée sur la période communiste du dictateur Ceausescu, vue à travers le regard d’un enfant : Georgescu . L’autrice a ressenti la nécessité d’un texte sur son parcours, sa famille, le regard des autres… Sans complexe elle aborde la Securitate, la révolution nationale et aussi le devenir économique du pays où de nombreux roumains ont été dans l’obligation de trouver du travail à l’étranger…

Avec joie et plaisir de jouer en roumain et aussi en français, le groupe universitaire a pendant trois jours exploré les personnages, les motivations de chaque séquence et insufflé leur dynamique de jeu dans cette performance qu’ils vont présenter en Mai à Vichy pour le festival Water is Memory et aussi en Juillet à Cluj pour la rencontre transnationale des partenaires des différents pays du programme « Laboratories Iuvenis II ».

« Dans la prison Doftana ils m’ont mis un foulard et m’ont dit d’être fier. Et je l’ai été́… Je jure sur l’honneur d’accomplir mes devoirs de pionnier de la République Socialiste de Roumanie. Camarade Nicolae Ceausescu, nous, enfants de Roumanie, vous remercions. Mais de quoi ? Maman dit que ce sont des questions à ne pas poser. Tu apprends et tu répètes. Maman est professeur. Le pionnier est l’avenir de la nation. Aujourd’hui pionniers, demain jeunes communistes. Après-demain héros. Papa serait-il héros ? Quand je lui demande, il ne me répond pas. Papa est ingénieur. Je serai éclaireur, tu seras éclaireur, il, elle… Camarade… Nous serons éclaireurs… Nicolae… Porte-flambeaux… Ceausescu… Les lettres glissent. »
– Extrait de « Complexul Romania », de Mihaela Michailov.

Dans les coulisses d’un « fil rouge »

« J’ai rencontré́ le Juif errant. Il marchait dans les Carpathes, peu après le village de
Volchovetz. Ses bottes étant trouées, on voyait que ses chaussettes l’étaient aussi. Un
caftan bien pris à la taille l’habillait du cou aux chevilles. Sur sa chevelure noire, un
chapeau large et plat d’où̀ s’échappaient deux papillotes soignées achevait la silhouette
légendaire. Une étoffe à carreaux formant double besace, dont l’une battait son ventre,
l’autre son dos, pendait de son épaule gauche. Il allait à grandes enjambées, marquant
son chemin dans la neige…
Il était né à Cluj, en Transylvanie. Les pogromes de 1927 l’en avaient chassé. Battu par
les étudiants roumains, sa maison brulée, la Thora souillée en place publique, il avait fui. À
Cluj, il était marchand sur les marchés. Maintenant… »
– Extrait du reportage d’Albert Londres – « Le juif errant est arrivé »

Les 25, 26 et 27 janvier, Fabrice Dubusset était à Aiud pour travailler avec les jeunes du lycée Titu Maiurescu de la ville, et préparer la performance du 30 janvier.

Pendant ce temps, Arnaldo Ragni entamait le travail avec les jeunes du Lycée de Hida les 26 et 27 Janvier. Les deux groupes ont été réunis les 28 et 29 Janvier à Zalau avec la participation de Sébastian Valcéa (comédien professionnel roumain).

Lundi 30 Janvier, à la maison de la Culture de Zalău à l’occasion d’un colloque sur la mémoire aux victimes de l’holocauste, Toute la jeunesse roumaine avec laquelle nous travaillons a réussi à emmener l’émotion sur scène. Les mots d’Albert Londres, interprétés par Sébastian Valcéa et pour la première fois traduite en roumain, décrivant la rencontre avec son « Juif errant » de Roumanie, ont accompagné la jeunesse des étudiants d’Aiud et de Hida.

La performance de ce « Fil rouge » a touché plus de 500 spectateurs, présents et émus. La force de l’imaginaire et l’engagement de la jeunesse viennent renforcer les mots de Primo Levi et de Rachel Franco que les actrices et acteurs ont su mettre en voix sur scène.

Voix d’un chemin de faire, encore et toujours, pour lutter contre la mémoire courte d’aujourd’hui !

Grand merci aux Professeurs Gabriela Galea et Daniela Ardelean qui savent combien il est important de mobiliser les jeunes autour des mémoires plurielles.

Merci à la communauté Juive de Zalau pour sa confiance.
Merci à l’équipe technique de la maison de la culture.

Un projet « Laboratories Iuvenis II », les Laboratoires Jeunesses, soutenu par l’Union Européenne – programme Erasmus + conduit par Procédé Zèbre.
Direction artistique : Fabrice Dubusset et Arnaldo Ragni. Régie Pierre Valente.

« Complexe Roumanie » :
Du 31 janvier au 3 février la compagnie Procédé Zèbre était à l’USAMV (Université Agricole et de Médicine Vétérinaire) de Cluj avec 10 étudiants du groupe théâtre , un groupe motivé et impatient de commencer le travail autour du texte de Mihaela Michailov « Complexul Romania », une pièce de théâtre contemporaine, axée sur la période communiste du dictateur Ceausescu, vue à travers le regard d’un enfant : Georgescu . L’autrice a ressenti la nécessité d’un texte sur son parcours, sa famille, le regard des autres… Sans complexe elle aborde la Securitate, la révolution nationale et aussi le devenir économique du pays où de nombreux roumains ont été dans l’obligation de trouver du travail à l’étranger…

Avec joie et plaisir de jouer en roumain et aussi en français, le groupe universitaire a pendant trois jours exploré les personnages, les motivations de chaque séquence et insufflé leur dynamique de jeu dans cette performance qu’ils vont présenter en Mai à Vichy pour le festival Water is Memory et aussi en Juillet à Cluj pour la rencontre transnationale des partenaires des différents pays du programme « Laboratories Iuvenis II ».

« Dans la prison Doftana ils m’ont mis un foulard et m’ont dit d’être fier. Et je l’ai été́… Je jure sur l’honneur d’accomplir mes devoirs de pionnier de la République Socialiste de Roumanie. Camarade Nicolae Ceausescu, nous, enfants de Roumanie, vous remercions. Mais de quoi ? Maman dit que ce sont des questions à ne pas poser. Tu apprends et tu répètes. Maman est professeur. Le pionnier est l’avenir de la nation. Aujourd’hui pionniers, demain jeunes communistes. Après-demain héros. Papa serait-il héros ? Quand je lui demande, il ne me répond pas. Papa est ingénieur. Je serai éclaireur, tu seras éclaireur, il, elle… Camarade… Nous serons éclaireurs… Nicolae… Porte-flambeaux… Ceausescu… Les lettres glissent. »
– Extrait de « Complexul Romania », de Mihaela Michailov.

Crossing projects: Youth in the mirror

From January 16 to 20, the teams of Procédé Zèbre and Lelastiko, two professional partner companies of the WiM Laboratories Iuvenis II project, collaborated for a week in Brescia, Italy, with a group of young people from Brescia, the Bosnian company Studio Teatar, and elderly people with whom Lelastiko is used to collaborating. The latter are part of the project LA BALENA DELLA GROENLANDIA HA 211 ANNI of Lelastiko.

This work was done within the framework of the other project that Procédé Zèbre carries, Miroir d’eau – Water Mirror, a project of creation and artistic research in connection with multiple audiences, a project of research of new pedagogies of transmission, of research of form and of transversal, horizontal and egalitarian aesthetics.

This work is an obvious extension of Procédé Zèbre's action over the past thirty years and is linked to the Erasmus+ project that we defend.

Thus, the young people involved in this project may participate in the European Memories Buses that will be part of the Procédé Zèbre program in 2023 and 2024 and, above all, some (all? Maybe!) of these young people will participate in the great meeting of young people that we are building at Izieu, in April 2024 for the commemoration of the 80th anniversary of the Izieu deportation.

They are looking for water mirrors. We are building laboratories for this. In Brescia, in January, it rains. Even without it, Water is Memory.

Dove vanno gli uccelli quando vengono liberati ?
In the Forest of Tronçais
In Naples.
Isle of Patmos
New York
Arabia Saoudita
Iran
They go to the Canadian forests and to the Island of Patmos.

Croisement de projets : Des jeunesses en miroir

Du 16 au 20 janvier, les équipes de Procédé Zèbre et de Lelastiko, deux compagnies professionnelles partenaires du projet WiM Laboratories Iuvenis II ont collaboré pendant une semaine à Brescia en Italie avec un groupe de jeunes bressan, la compagnie bosnienne Studio Teatar et des personnes âgées avec lesquelles Lelastiko a l’habitude de collaborer. Ces dernières sont parties prenantes du projet LA BALENA DELLA GROENLANDIA HA 211 ANNI de Lelastiko.

Ce travail s’est fait dans le cadre de l’autre projet que porte Procédé Zèbre, Miroir d’eau – Water Mirror, projet de création et de recherche artistique en lien avec des publics multiples, projet de recherche de nouvelles pédagogies de la transmission, de recherche de forme et d’esthétiques transverses, horizontales, et égalitaires.

Ce travail s’inscrit dans l’évident prolongement de l’action de Procédé Zèbre depuis trente années et en lien avec le projet Erasmus+ que nous défendons.

Ainsi, les jeunes impliqués dans ce projet participeront peut-être des Bus des mémoires européens qui seront au programme de Procédé Zèbre en 2023 et 2024 et, surtout, certains (tous ? Peut-être !) de ces jeunes participeront au grand rendez-vous des jeunesses que nous construisons à Izieu, en avril 2024 pour la commémoration du 80 e anniversaire de la Rafle d’Izieu.

Ils recherchent des miroirs d’eau. Nous construisons des laboratoires pour cela. A Brescia, en janvier, il pleut. Même sans ça, Water is Memory.

 

 

 

 

 

 

 

« Des réfugiés aux réfugiés… »

Du 23 au 26 novembre 2022, Procédé Zèbre était à Sigmaringen pour poursuivre le travail engagé en juin
2022. Une douzaine de lycéens ont pu partager des moments de travail autour du théâtre et du chœur
moderne, avec la participation de trois de leurs camarades du lycée Saint Pierre de Cusset. Les trois
intenses journées ont été nourries par la visite de Abdullah Kamadi (réfugié Syrien à Sigmaringen) qui,
pendant plus d’une heure, a raconté la réalité de son départ de Syrie… des mots forts qui ont touché les
jeunes…
Depuis 2012, la guerre en Syrie touche la population et la situation devient de jours en jours pire
qu’avant : Les soldats d’Hadad dans la rue nous menacent… Un jour j’étais sur une moto, les soldats nous
interpellent et nous disent : On va compter jusqu’à trois ! On va te faire exploser, et… Finalement, ce ne
sont que des pétards pour nous faire peur. Il s’agit bien de semer la peur… Il faut attendre de 4h du matin
à 19H pour avoir un peu de farine. Alors, je ne peux plus rester à Damas. Je dois retourner dans mon
village. Là-bas, on a appris la nouvelle que tous les hommes devaient faire partie de l’armée d’Assad. Les
soldats peuvent tirer pour leur plaisir sans raison, c’est pas pour exagérer… c’est comme ça ! Etat
islamique… Si tu n’es pas dans le moule, si ta barbe n’est pas assez longue, ils peuvent te tirer dessus… au
rond-point du village il y a dix têtes coupées pour montrer leur puissance.. Ma fille avait 3ans, on a
décidé de partir…

Il a poursuivi en racontant son périple de 6 mois pour aller de Turquie en Grèce, de Grèce en Serbie, de
Serbie en Slovénie pour arriver enfin en Allemagne. Six mois à braver les passeurs plus ou moins
honnêtes, à voyager dans des conditions inhumaines… six mois pour passer « de l’enfer au paradis »,
comme il dit !

Nous passions du sort des réfugiés aujourd’hui à Sigmaringen, au gouvernement du Maréchal Pétain, parti
de force de Vichy pour se réfugier en 1944, à l’initiative du IIIème Reich, dans le château de Sigmaringen.
La comparaison s’arrête là mais il est très intéressant pour les jeunes de comprendre le travail de mémoire
d’un territoire et le mouvement des populations dans le travail de recherche et d’investigation pour
l’écriture d’une forme
théâtrale en devenir. Nous cherchons des reflets et quelquefois trouvons un miroir
de plus !

Jeunes allemands et français ont donc commencé leur coopération artistique sous la direction artistique de
Fabrice Dubusset. Un documentaire de Kossi Themanou va être réalisé autour des mémoires des Villes
de Sigmaringen et de Vichy avec la participation des jeunes.
Les trois jours se sont terminées par une petite présentation du travail devant parents et élèves du Lycée
Hoenzollern.

Merci à Stefanie Bisinger, Annemarie Katelsky, Christine Dezert pour l’encadrement des jeunes.

Erasmus+ aux Brayauds, Des pizzas et des bourrées pour commencer…

Du 14 au 17 novembre, les membres de Procédé Zèbre et deux équipes mixtes composées de professeurs et d’élèves des Lycées St Pierre de Cusset (Allier) et de Perchtoldsdorf (Autriche) sont réunis aux Brayauds, à St Bonnet-près-Riom, dans le Puy-de-Dôme.
Au sein du Centre départemental des musiques et danses traditionnelles, Dix-huit jeunes filles (on n’a pas fait exprès mais il n’y a pas de garçon… à croire qu’ils n’aiment pas la musique traditionnelle…) découvrent et pratiquent avec leurs enseignants des danses locales en commençant par… la bourrée auvergnate.
Premier jour et premières bourrées encadrées par deux formateurs des Brayauds, Zsofia Varkonyi et Gilles Michaelidis. Après trois heures au son de la cabrette, cornemuse typique du sud de l’Auvergne dans laquelle on ne souffle pas mais qu’on gonfle à l’aide d’un soufflet, et de l’accordéon diatonique, Carole Zacharie, professeure d’EPS du lycée St Pierre, propose aux élèves de se saisir du pas de bourrée pour s’essayer à une forme plus contemporaine de danse.
La journée se termine par des exercices théâtraux proposés par Fabrice Dubusset. Les élèves se découvrent, travaillent ensemble et mettent en scène des petites scénettes demandant un français basique : « Oui. Non. Vraiment ? Oui. »
Choc de ruralité enfin pour les jeunes autrichiennes qui ont fait le tour de St Bonnet près Riom dans la nuit d’un dimanche soir campagnard avant de trouver le seul écrin de lumière de la nuit : une pizzeria. L’auberge des Brayauds a résonné du bruit des couteaux sur le carton et du bruit des croûtes qu’on déchire.
Vivement la suite !

Lancement de la deuxième année de travail – Mais ils sont Oulx ?

Du 7 au 11 novembre 2022, une semaine de rencontres, de découvertes et d’ateliers de pratiques artistiques était organisée dans le Piémont.
Fabrice Dubusset (Mise en scène, direction d’acteurs), Isabelle Paez (Chorégraphie) et Fernando Suarez (Percussionniste) ont accompagné deux jeunes filles, Maëlys et Theras du Lycée St Pierre de Cusset et du Point Information Jeunesse de Vichy. Ensemble, ils sont allés à la rencontre de deux groupes de jeunes de l’I.I.S des Ambrois d’Oulx, avec la complicité de la professeure de français et responsable du
projet pour le compte de l’institution scolaire piémontaise, Silvia Massara.
Du lundi au jeudi, ils ont travaillé au sein du lycée. Les matins étaient consacrés à la découverte du travail d’acteur, du rythme, et de la danse. Le groupe du matin a pu ainsi se confronter au travail de chœur en constituant « l’orchestre national de chaises d’Oulx ».
Une performance a permis le jeudi en fin de matinée d’accueillir un groupe d’élèves devant lequel ils ont formé un orchestre particulier en s’appuyant sur les éléments rythmiques de la classe : Papier, stylo , voix et chaises. Ils ont interprété un morceau de classe internationale : « Ecco ! »
Les après-midi travaillait le groupe de jeunes italiens qui sera présent au festival Water is Memory en mai 2023. Nous avons avec lui commencé un laboratoire de travail autour de la thématique du voyage, de l’exil. Nous avons constitué un radeau, une arche, un bateau à la dérive. Les élèves ont ensemble vogué au gré des vents de leur imagination. Ils ont aperçu un aigle de Guinée, un loup d’Italie, une girafe de Somalie, etc… Les élèves sont devenus une arche d’espoir, en route pour braver les tempêtes. Tout à tout rythme du voyage, sons du plastique polluant les océans , protection… Ils ont ainsi préparé une performance et l’ont donnée le vendredi 11 novembre à Torino dans le cadre de la journée « Neve e Memoria » organisée par Alma teatro, compagnie de théâtre également partenaire du projet.
Tout au long de l’après-midi, des intervenantes, des intervenants et des associations travaillant autour d’enjeux mémoriels se sont succédés pour présenter leur travail.

Nous retiendrons les mots de Marcella Filippa, storica, direttrice della Fondazione Vera Nocentini . « Le théâtre c’est du rêve avec des jambes », une formule que n’aurait sans doute pas renié Rafael Nadal, croisé dans les rues de Turin.

Texte écrit par le groupe pour l’apprentissage du français ! 

Nous sommes sur l’arche !

Il y a des choses inattendues

Beaucoup de gens, patients,

avec émotion et courage,

Ils regardent un grand paysage.

Découvrir la mer, la plage,

Un livre à la main, un livre à la main.

Sur ce monde on n’est que de passage,

Amour, souvenir, vie, liberté..

Photographies d’un temps élargi.

Partage des rencontres, valises du courage,

Culture en bagages, exploration d’une nouvelle routine.

Nouvelle idée, expérience profonde

Se sentir seule, stress, angoisse, changement.

Touristes, beaucoup de gens, rencontres

amusements, musée, connaissances..

Et des jeunes, amitiés, musique en tête.

Voyage en train.

Un livre à la main, un livre à la main .

NOUS SOMMES LA MARCHE !

Vous êtes sur l’ARCHE ! 

Dictatorii en Romanului + // Articlilor ToujoursPlus 3

Du 11 au 13 juillet, le projet Dictatorii prend ses quartiers à Cluj-Napoca pour trois jours d’expérimentations collectives avec les deux groupes déjà mobilisés de lycéens d’Aiud et de Hida, Razvan et Matei, et quelques étudiants volontaires de la faculté d’agronomie de l’Université vétérinaire et agricole de Cluj.

Ensemble, et avec les membres de la compagnie Procédé Zèbre, ils expérimentent des formes de recherche entre l’écriture, le débat, la philosophie, la danse et le théâtre et préparent tous ensemble deux performances.

Ainsi, ils écrivent :

 

Je pense à une représentation théâtrale à Hida.

Je pense à une petite fille qui regarde la pièce.

Elle a un turban rose avec Mickey dessus.

Elle a une copine de son âge qui rit beaucoup.

Elle, est plus discrète.

Elle balance ses jambes sur un banc trop haut.

Elle regarde les acteurs qui bougent.

Elle les trouve beau, ils sont vêtus de blanc.

Elle aimerait bien être un ange, comme eux.

Elle se dit que le théâtre, ce sont des anges qui parlent du passé sur la scène éclairée de tous les jours.

……………………………………………………………………..

Rien ne peut remplacer le moment vécu.

Nous étions étrangers, au cœur du monde qui s’écroule.

……………………………………………………………………..

J’ai pensé à quelque chose qui n’a pas eu lieu.

J’ai la mémoire des événements que j’imagine.

……………………………………………………………………..

Mémoire, étoile dans les yeux.

Tout a disparu, il n’y a plus de vie.

……………………………………………………………………..

Au début de mon souvenir, je venais.

Je me souviens. Je n’étais pas à l’aise.

C’est Aujourd’hui de la joie. Nous avons cassé les règles

Avec un jean slim.

……………………………………………………………………..

J’étais sur scène. Je jouais.

Je me souviens, j’avais un rôle. C’était un bal, avec un rôle.

……………………………………………………………………..

Avant tout, j’ai pensé à un endroit de mon enfance.

Il y a un noisetier, une laisse avec un chien noir au bout.

Il m’aime de la plus pure des façons.

Mon petit chien, la joie de mon petit chien

C’est pour moi une version du paradis.

 

Une première performance est jouée le mardi 12 juillet avec le soutien de l’Institut Français de Cluj, dans le cadre d’une soirée du Club francophone des affaires de Cluj.

Une seconde, dense et qui complète cette première étape du projet Dictatorii, est portée au Musée d’arts de la ville le mercredi 13 juillet. Cette pièce est mise en scène par Fabrice Dubusset avec la collaboration d’Arnaldo Ragni. Elle sera portée par l’ensemble des participants du projets et par les musiciens Zébrés : Aurélie Raidron, Christophe Nurit, Cyril Meysson et Fabrice Dubusset. Technique Lumière et régie vidéo : Pierre Valente.

 

Dictatorii, projet de création s’inscrivant dans la continuité de huit années de travail de Procédé Zèbre en Roumanie et dans le projet WiM Laboratories Iuvenis II, poursuivra son avancée en 2023, dans le cadre de la Journée internationale de commémoration des victimes de la Seconde guerre mondiale en Europe de l’Est, puis à Vichy pendant le festival Water is Memory, édition 2023.

Enfin, Procédé Zèbre reprendra les routes Transylvaniennes pour poursuivre l’exploration dramaturgique en juillet 2023.

 

Nous remercions chaleureusement tous les professeurs, les encadrants, toutes celles et tous ceux qui permettent la réalisation de ce projet en Roumanie, au premier rang desquels Cristina Pocol, Mihaela Mihai, Gabriela Galea, Stanca Horja, Ioana Daniela Ardelean, Mateiu Calin, Mr le Maire de Hida, …

Erasmus Hidarilor // Article 2

Après une première représentation à Aiud, le projet Dictatorii débarque à Hida, dans le parc de la salle de réception de la commune.

Dans la salle de réception, des chaises en bois clair entourent des tables rectangulaires. A l’arrière, le long du mur Est, des statuettes miniatures de Blanche-Neige et les sept nains patientent pour être à l’ombre l’après-midi. Les statuettes sont un peu trop grandes pour qu’on puisse parler de Blanche-Neige et des sept nains de jardin. Plus loin, à une cinquantaine de mètre, une scène couverte nous attendait.

Pendant deux jours, les élèves du lycée technique Liviu Rebreanu de Hida et ceux du Colegiul National Titu Maiorescu d’Aiud travaillent. Ils sont encore les anges méprisants et aperçus en mai 2022 à la Station à Vichy, dans le cadre de Water is Memory. Ils sont encore des incarnations rock de Ceausescu et de Poutine. Ils sont encore l’envie de liberté et de joie d’une jeunesse qui s’affirme.

Dimanche 10 juillet, à 21h, ils vont jouer devant le public de la plus petite ville impliquée dans le projet WiM Laboratories Iuvenis II, public de la campagne transylvanienne plus habitué à voir passer des calèches dans ses rues qu’à entendre sur les versants des douces collines voisines, résonner l’écho des répétitions d’un spectacle.

Dans la salle de mariage, lorsque les musiciens Zébrés sont arrivés pour la première répétition, on y célébrait justement une union. On nous a offert des petits fours, de petits gâteaux au chocolat. Certains étaient délicieux, mais un autre avait le goût des biscuits Eugenia. Ceux-là, le moins bon donc, était le descendant des seuls biscuits qu’on pouvait trouver jusque dans les années 80 en Roumanie. Le paquet des biscuits Eugenia, annonçait alors fièrement la présence de chocolat que les habitants ne trouvaient que trop peu. Il fallait, dit-on, lécher les biscuits pour trouver une vague saveur, peut-être saupoudrée sur les côtés dans une recette depuis largement remaniée.

Avant de repartir, Procédé Zèbre rencontre, grâce à la professeure Daniela Ardelean et au soutien de la mairie de Hida, les représentants de la communauté juive de la ville, largement décimée pendant la Seconde guerre mondiale et qui a vu son lieu de culte détruit juste ensuite. L’envie de partir à la recherche des mémoires du cimetière juif et des histoires qu’il a à raconter est très forte. Rendez-vous est donné dès demain pour la suite du travail à Cluj, et plus encore en 2023 pour découvrir les jeunes transylvaniens à Vichy et pour la suite de Dicatorii en Roumanie.